Ce livre n'est pas une biographie savante du jeune Trotsky mais l'évocation engagée d'un itinéraire politique, théorique et militant. Au fil de cet ouvrage, l'auteur s'efforce donc de suivre les sinuosités de cet itinéraire complexe, souvent contradictoire : de l'antimarxisme au marxisme « iskriste » du tout jeune Bronstein, de l'antibolchevisme virulent de 1904 au bolchevisme critique de 1917. Dans cette première phase de la vie politique de Trotsky, le « trotskisme » marche d'un bas boiteux : c'est l'époque du premier déploiement de la théorie de la révolution permanente, appuyée sur l'intuition géniale du profil de la révolution russe ; c'est aussi celle de la politique « malheureuse » de Trotsky, embourbé dans les marais du conciliationnisme et de l'équilibrisme, entre les deux fractions de la social-démocratie russe. L'ouvrage s'achève sur une évocation de 1917. La révolution d'Octobre ne signifie pas simplement l'ascension de Trotsky à la dimension historique. Au plan théorique, c'est, pour Trotsky, la seconde mutation fondamentale, celle qui l'amène à fondre la théorie de la révolution permanente dans le creuset politique et organisationnel du bolchevisme.
Dans la réflexion qu'ils engagent ici, les deux auteurs s'interrogent sur les possibles du cinéma, et sur la relation que les images entretiennent avec la politique et l'histoire. Comment se fabrique la mémoire ? Comment appréhender les archives ? Comment remonter le temps, aux sens historique et cinématographique du terme ?
Jean-Gabriel Périot, cinéaste, et Alain Brossat, professeur de philosophie, ont travaillé pendant des années, sans se connaître, sur des sujets communs : les femmes tondues à la Libération, l'univers carcéral, la violence politique, le désastre nucléaire...
Dans la réflexion qu'ils engagent ici, ils s'interrogent sur la relation que les images entretiennent avec la politique et l'histoire. Comment se fabrique la mémoire ? Comment appréhender les archives ? Comment remonter le temps, au sens historique et cinématographique du terme ?
Ces conversations s'appuient sur les expériences, et les expérimentations, de Jean-Gabriel Périot. Aiguillonné par les observations d'Alain Brossat, il explique comment il confectionne ses " tracts cinématographiques ", comment il a travaillé avec les détenus d'une prison d'Orléans, comment il a monté les films inédits des militants de la Fraction armée rouge (RAF) ou encore comment il a remonté les images d'une apocalypse nucléaire, en commençant... par la fin.
Mettant en regard ces expériences avec celles d'autres cinéastes, célèbres ou non, ce dialogue offre une réflexion inédite sur le travail cinématographique et pose en termes nouveaux la question de la puissance - et de l'impuissance - de l'écriture et de l'image.
Après que, dans les années vingt, le glas de la révolution européenne a sonné, l'histoire mondiale s'est déroulée, d'un point de vue marxiste classique, selon les voies les plus paradoxales qui soient. L'histoire des cinquante dernières années est jonchée du cadavre de plus d'une révolution dont le triomphe paraissait assuré, mais par contre, on a vu le prolétariat vaincre où personne ne l'attendait. À l'heure actuelle donc, dans ce cours si surprenant des événements politiques, après tant d'années d'espoirs brisés et de trahisons dans le mouvement ouvrier, la confusion idéologique la plus extrême règne parmi les révolutionnaires de la nouvelle génération. C'est à la faveur de cette obscurité que les Figuières, Mavrakis et autres ont pu, dans une période récente, soumettre sans grands risques Trotsky et le trotskisme à la critique cavalière que leur dicte leur optique stalinienne, maoïste ou philistine. Aussi ce texte, volontairement conçu comme un pamphlet, s'attache-t-il dans une optique délibérément partisane - c'est-à-dire militante - non à défendre, excuser ou amnistier Trotsky et les trotskistes, mais à confronter le projet politique du trotskisme à ceux de ses détracteurs. Cette polémique n'est donc en rien une apologie, mais constitue l'illustration d'un combat et le témoignage de la vivacité politique d'un courant que les antitrotskistes de tous horizons expédiaient un peu rapidement au musée de l'histoire.