LA CHARTE DU PROFESSEUR JACQUARD
Ne dites pas : « Apprends tes leçons, accumule du savoir, deviens savant. »
Dites : « Essaie de toujours mieux comprendre ; critique tes propres raisonnements, développe ta capacité à tenir des raisonnements logiques. »
Ne dites pas : « Suis les chemins qui te sont proposés, apprends les réponses fournies par les livres. »
Dites : « Pénètre dans le domaine de la science en formulant tes propres questions et en employant les voies de ta propre compréhension. »
Ne dites pas : « Tu vas à l'école pour apprendre ce qui est au programme, préparer des examens, entrer plus tard dans la vie active. »
Dites : « A l'école, tu vis la période la plus active de ton existence, tu apprends à poser des questions, tu construis ton intelligence. »
Oui, la science peut être un plaisir et même un plaisir à partager en famille ou entre amis. Elle est également la plus extraordinaire école de liberté et de rigueur que les hommes aient inventée. L'Equation du nénuphar redonne à l'enseignement de la science toute sa vertu : préparer une société plus libre, plus juste.
Albert Jacquard, polytechnicien et généticien des populations,
a écrit de nombreux ouvrages sur la science
et sur la société qui sont autant de best-sellers.
Il a publié chez Calmann-Lévy :
J'accuse l'économie triomphante (1995),
Le Souci des pauvres (1996)
et Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes (1997).
" J'ai passé l'an dernier un après-midi dans un collège de la banlieue nord. Les élèves m'ont rappelé qu'ils n'étaient pas faits pour les sciences. Mais, s'il y a bien inégalité dans les performances intellectuelles des jeunes de quinze ans, la nature, sauf cas pathologique, n'y est pour rien. A ces banlieusards, j'en ai apporté la preuve avec leur propre cas. Nous avons fait des maths, ou plutôt nous avons joué aux maths ensemble et ils ont été passionnés par les divers" infinis " de Cantor. Nous avons fait un détour par le théorème de Gdel et l'attention ne s'est pas relâchée. Je pense qu'ils m'ont cru lorsque je leur ai affirmé qu'ils étaient capable de comprendre tout ce que le " polytechnicien moyen " est capable de comprendre.
Ce livre ne prétend pas indiquer comment faire l'ascension de cet Himalaya qu'est la science. Il aura atteint son but s'il a prouvé à chacun qu'il est apte à explorer certaines voies menant à quelques " camps de base ". De là, la progression pourra se poursuivre.
A. J.
Après l'immense succès de L'Equation du nénuphard,
dans lequel le généticien reconnu nous montrait que la science
est avant tout un plaisir, Albert Jacquard entre ici dans le vif du sujet,
clarifie pour nous certains concepts obscurs et met l'accent sur quelques
outils au maniement souvent mal enseigné.
Et notre métamorphose en scientifiques peut commencer...
Polytechnicien et éminent généticien, Albert Jacquard a écrit de nombreux ouvrages sur la science et la société qui sont autant de best-sellers.
Il a publié chez Calmann-Lévy : J'accuse l'économie triomphante (1995),
Le Souci des pauvres (1996), Petite Philosophie à l'usage des non-philosophes (1997), L'Equation du nénuphar (1998) et A toi qui n'est pas encore né (2000).
Le pire n'est pas certain, mais le temps nous est compté. Une première certitude : les Terriens ne pourront pas quitter leur planète et s'installer sur une autre. Une seconde certitude : nous devons nous projeter dans le futur, car le futur c'est demain. A partir de là, il faut dresser la liste des impasses où nous sommes engagés et montrer, si nous persévérons dans cette voie, quel type de catastrophe s'ensuit à chaque fois. Les questions traitées sont : - l'escalade nucléaire ; - la démographie ou l'impérieuse nécessité de l'ouverture des frontières ; - la redéfinition de l'évolution ; - l'intégrisme de l'économie ; - l'écologie. Le dernier chapitre est consacré à montrer que le XXIe siècle sera le siècle de l'éducation généralisée ou ne sera pas.
Depuis maintenant trois ans, Albert Jacquard fait tous les jours une émission de cinq minutes à France-Culture, intitulée « le regard d'Albert Jacquard », dans laquelle il discute brièvement une question d'intérêt général. Son souci est toujours le même : essayer de produire davantage de lucidité, ne pas se contenter des idées toutes faites, récuser la logique exclusivement marchande qui préside à toutes les décisions, réintroduire partout la dimension humaine.
Nous avons opéré pour ce livre une sélection de quelques-uns de ces textes, de façon à présenter une sorte de panorama complet des grands thèmes de sa pensée : la science, l'avenir de l'humanité, l'imposture économiste, les rencontres, l'engagement citoyen.
Chaque texte comprend deux ou trois pages.
La biologie moderne nous permet enfin de comprendre comment se transmet la vie et nous éclaire sur la nature de l'espèce humaine. Mais la génétique est invoquée aussi pour affirmer l'inégalité des races, l'hérédité de l'intelligence... Dans la controverse, la connaissance scientifique véritable apporte le doute fécond et l'humilité devant la tentation d'agir.
" Je souhaite que le lecteur retienne de la biologie cette leçon : notre richesse collective est faite de notre diversité. L'"autre', individu ou société, nous est précieux dans la mesure où il nous est dissemblable ", écrit l'auteur.