Dans le contexte de la crise écologique et climatique mondiale, le verdissement du capitalisme, désigné sous l'euphémisme d'«économie verte», s'impose de plus en plus comme la solution miracle. L'idée séduit, mais masque une inquiétante étape de marchandisation de la nature, vue comme un capital au service de la croissance. Comment cela se traduit-il au Québec et ailleurs, notamment en Afrique? Comment prétendre aller vers une transition écologique sans sortir du régime de la propriété privée et du libre-échange? Au nombre des voies alternatives possibles, plus soucieuses d'égalité, de respect des droits et du bien commun, que propose l'écosocialisme municipal?
À lire également dans ce numéro: un débat sur le populisme, un regard sur la trace des femmes dans l'histoire du Maroc, et une analyse de la situation en République centrafricaine.
Dans cette édition de la revue Spirale, il est question de la crise écologique dans une perspective décoloniale. Si elle s'ancre dans l'histoire de la colonisation, son visage actuel soulève des préoccupations et révèle des enjeux et des espérances liées plutôt à la décolonisation. Pour ce dossier, le comité de rédaction a réuni Jade Almeida, Caroline Desruisseaux, Laurie Gagnon-Bouchard, Étienne-Marie Lassi, Simon Levesque, Amélie-Anne Mailhot, Didier Morelli et Renato Rodriguez-Lefebvre. Ensemble, ils réfléchissent de façon critique à certains angles morts du discours écologique et dégagent ainsi de nouvelles possibilités pour faire face au futur trouble de l'environnement. Le numéro comprend également un portfolio visuel consacré au travail du duo d'artistes Richard Ibghy & Marilou Lemmens, signé par Bénédicte Ramade, ainsi qu'un hommage sensible à Naïm Kattan par Pierre Anctil. Retrouvez aussi les rubriques habituelles dédiées au théâtre, à la littérature, aux entretiens, aux arts visuels ou au cinéma.
L'économie impose partout ses impératifs, tenant les individus captifs d'un système qui règle et altère leurs modes d'interaction collective. Comment y échapper pour faire face aux défis de notre temps ? Comment repenser la notion de valeur et imaginer les nouvelles formes que celle-ci peut prendre aujourd'hui ? Voici les principales questions qui animent ce dossier spécial de Spirale, réalisé en partenariat avec VOX, centre de l'image contemporaine, à l'occasion de la présentation de l'exposition L'imaginaire radical II : désoeuvrer la valeur/Reclaiming Value. Dans ce dossier dirigé par Erik Bordeleau, des intellectuel·les d'horizons divers analysent les mécanismes et enjeux contemporains du capitalisme tout en esquissant, par le biais d'objets culturels récents (films, essais, romans, oeuvres visuelles), des pistes afin de détourner le système économique dominant. Lisez aussi le portfolio consacré à l'artiste autochtone Gabrielle L'Hirondelle Hill et une riche section de recensions critiques dédiées à l'essai, à la poésie, au roman, à l'édition, au cinéma et au théâtre.
Dans ce dossier, Liberté enquête sur ce qu'on ne veut pas voir, le refoulé, l'invendable, le trop : les déchets. Nous produisons et consommons plus que jamais, mais nous ne suffisons pas à la tâche et la fin du processus nous échappe. Bien sûr il y a ce mouvement sans déchets, qui veut transformer le mode de vie des familles et les habitudes de production des entreprises culturelles. Mais traiter vraiment les restes de notre production effrénée, nettoyer derrière nous, requiert un travail pénible et constant, des choix de société radicalement différents. Et d'abord de ne plus détourner le regard. Plus précisément, Colin Pratte parle des déchets comme production, Karl Lemieux explore un cimetière de plateformes pétrolières, Ambre Fourrier relativise le « sans » déchet, Michel Nareau réfléchit aux liens entre mémoire et objets et Elsa Beaulieu-Bastien déconstruit le mythe du plastique recyclable. Hors-dossier, chroniques, critiques et des essais entre autres sur la pénurie de main d'oeuvre (ou le trop plein d'emploi?), la Fonderie Horne et un entretien avec le romancier Mohamed Mbougar Sarr.