Inflation should no longer be a politically sensitive indicator. Indeed, since the early 1980s, macroeconomic policies have managed to contain it. Yet the consumer price index (CPI), which is the main indicator for measuring inflation, remains very frequently consulted by citizens, due to its multiple uses. The CPI is used for indexing wages, pensions, but also various contracts such as food pensions. It is also used by National Accounts to deflate macroeconomic values and to provide data in "real" terms. But how is this CPI measured? index? What reforms have happened to give shape to the XXIst century CPI?
This book presents the CPI based on the study of the controversies that have marked its history. Set in both the socio-economic and ideas contexts, these controversies show the eminently conventional and political nature of the CPI and, therefore, of many other macroeconomic indicators, such as growth or productivity.
Envisager la mesure des performances sur le registre impératif de la métrologie, comme c'est de plus en plus le cas dans les économies contemporaines, n'a pas uniquement un effet « réducteur ». En opérant par les nombres, ce sont les formes même de la prescription politique et de la vie en société qui sont transformées. Ignorer les formes pluralistes de l'évaluation (notamment de l'évaluation des politiques publiques), revient à faire disparaitre des registres de l'efficacité ce qui faisait valoir l'intérêt général. Exit des mesures de la performance d'un État « prestataire de services » les dimensions civiques ou civiles d'accès aux services pour tous, de bien-être par le travail, de maintien et de consolidation des droits du public. Un État prestataire de service agit selon une modalité qui se caractérise par une injonction permanente à l'incitation au travail et à l'accroissement de son intensité ; par une représentation économiciste et non citoyenne de l'individu : par une injonction à l'évaluation des performances de ces homo oeconomicus ; et par la fin de la reconnaissance et de la garantie des valeurs républicaines à l'instar de celle de l'égalité et de la citoyenneté. Comment a-t-on pu en arriver là ? C'est ce que propose d'explorer cet ouvrage qui fournit aussi des pistes de réflexion pour sortir, transitoirement et définitivement, de la performance totale.
Depuis la fin des années 1970, la plupart des pays industrialisés formulent une supplique lancinante : que la croissance revienne ! Or partout en Europe la croissance semble essoufflée. Parallèlement, la prise de conscience de l'urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, intimement liées à l'activité économique et responsables pour partie du dérèglement climatique, est de plus en plus forte. Poursuivre la croissance à tout prix, est-ce raisonnable sur une planète marquée par la finitude, notamment des ressources naturelles ? D'où l'interrogation qui traverse tout cet ouvrage : la croissance est-elle encore réalisable et souhaitable ?
This book details how quantification can serve both as evidence and as an instrument of government, whether when dealing with statistics on employment, occupational health and economic governance, or when developing public management or target-driven policies. In the process, it presents a thought-provoking homage to Alain Desrosières, who pioneered ways to study large numbers and the politics underlying them.
It opens with a summary of Desrosières's contributions to the field in which several generations of researchers detail how this statistician and historian profoundly influenced them. This tribute, based on personal testimonies, bears witness to the vitality of the school of thought and analytical framework Desrosières initiated. Next, a collection of essays explores the statistical argument in the neoliberal era, examining issues such as counting the homeless in Europe, measuring the performance of public services, and quantifying the effects of public action on the unemployed in France.
The third part details the uses of quantification. It reveals that although statistics are frequently used to the advantage of those in power, they can also play a vital role in challenging and resisting both the conventions underlying the measurements as well as the measurements themselves.Featuring the work of economists, historians, political scientists, sociologists, and statisticians, this title provides readers with a thoughtful look at an influential figure in the history of statistics. It also shows how statistics are used to direct public policy, the degree of conflict that is possible in their production, and the disputes that can develop around their uses.
Ce livre débute par une énigme : il y a presque deux fois plus d'emplois commerciaux par habitant au Japon qu'en France, deux pays ayant pourtant des niveaux de vie semblables. Les auteurs montrent que l'élucidation de cette énigme, peut avoir une portée assez générale en matière d'analyse des déterminants nationaux de l'emploi dans un secteur de l'économie. Leur approche concerne les structures et les stratégies nationales de l'emploi, et la capacité - plus ou moins grande - d'un pays et d'un secteur d'activité à créer des emplois. Ce livre ne s'adresse donc pas uniquement à ceux qui portent un intérêt légitime, mais plus spécialisé, soit à l'emploi commercial, soit au Japon (ou aux États-Unis, second pays faisant l'objet d'une comparaison), comme miroirs de l'économie et de la société française. Il y est question de la façon dont une société construit son système d'emploi dans une branche de l'économie (appartenant ici au tertiaire marchand), et du contraste entre des modèles nationaux distincts de construction sociale de cet emploi. Ce contraste, un peu comme la vision binoculaire, donne du relief à chacune des situations nationales. Il fait réfléchir à l'éventail des possibles.
Outre des résultats empiriques originaux sur les caractéristiques des systèmes d'emploi en France, au Japon et aux États-Unis, cet ouvrage propose, sur le plan théorique et méthodologique : une démarche explicitement socio-économique, appliquée aux recherches comparatives sur l'emploi.