Le coeur du numéro d'été du magazine est certainement son dossier central, piloté par Sébastien Dulude et Sylvano Santini, et intitulé « Sous le radar ». De nos jours, la multiplicité des plateformes et l'instantanéité de l'actualité nous donnent parfois l'impression que toute l'information, y compris la totalité des productions culturelles, nous serait facilement accessible. Scoop : il s'agit évidemment d'un leurre... Spirale examine ces questions en rassemblant des recensions sur des phénomènes interrogeant notre rapport à tout ce qui est invisible. Éphéméréité intrinsèque, enjeux liés à la sécurité de l'identité ou plus simplement troublante singularité, Spirale plonge dans les abysses du web! Le numéro inclut également un portfolio de l'artiste albertain Charles Stankievech ainsi que des comptes rendus sur Vollmond, création de Pina Baush, La vie flottante de Louise Warren, et plusieurs autres. En bouquet final, Antonio Domínguez Leiva consacre sa chronique Afterpop à l'incontournable GIF de John Travolta tristement victime de « désorientation virale ».
Le jeune penseur québécois Pierre-Alexandre Fradet et l'écrivain français Tristan Garcia nous introduisent, avec ce dossier, dans la pensée du monde sans sujet, sans humain du « réalisme spéculatif ». Plus qu'un mouvement embryonnaire, ce mouvement dépasse aujourd'hui les frontières de la philosophie et s'exprime dans les domaines les plus variés: la politique, l'art, l'écologie, l'informatique. On évoque ici les noms de ses fondateurs Quentin Meillassoux, Graham Harman, Ray Brassier et Iain Hamilton Grant, mais aussi celui Bruno Latour, dont l'Actor-Neork Theory. Ce dossier inclut un article essentiel d'Érik Bordeleau sur la fulgurante mise en scène «hyperstitionnelle» qui a bouleversé l'imaginaire de la pensée spéculative contemporaine: Cyclonopedia du philosophe iranien, Reza Negarestani.
Le magazine Spirale a 40 ans, et pour l'occasion, revêt de nouveaux habits. C'est donc avec un graphisme renouvelé que se présente ce numéro anniversaire. Au coeur de celui-ci, un dossier bilan où témoignent plusieurs directeurs et directrices ayant tenu le gouvernail à une époque lointaine ou plus actuelle. À la toute fin, revoyez un extrait du tout premier numéro. Aussi au sommaire : un portfolio de Marc-Antoine K. Phaneuf par Catherine Cormier-Larose et une nouvelle tribune « Critique de la critique » où il sera question des enjeux de la critique dans le milieu culturel. Cette dernière sera confiée chaque année à un critique différent et c'est à Catherine Voyer-Léger que revient l'honneur de lancer le bal. Parmi les ouvrages passés sous la loupe des collaborateurs et collaboratrices de ce numéro hivernal, notons, entre autres, À propos du style de Genette de David Turgeon, Décadrages de Robert Lévesque, Numbers de John Rechy, Le lambeau de Philippe Lançon ou encore Mère d'invention de Clara Dupuis-Morency.
Alors que le monde de l'édition connaît un des bouleversements les plus importants de son histoire, Pascal Genêt et Patrick Poirier présentent les « Nouveaux enjeux de l'édition » un dossier rassemblant des collaborateurs de première ligne qui s'intéressent surtout à l'un des défis les plus importants de ce milieu, soit la révolution numérique. Ailleurs dans ce numéro, un portfolio sur le travail artistique du peintre et graveur François Vincent présenté par Sylvie Lacerte, la chronique de l'auteur invité Louis Hamelin et un texte de Georges Leroux sur Solitudes solo de Daniel Léveillé Danse. Le roman de Christine Angot, Une semaine de vacances, la pièce de théâtre Les femmes savantes mise en scène par Denis Marleau et le récit Printemps spécial par un collectif d'auteurs font aussi partie des critiques de ce numéro.