Le principe de responsabilité, de différence ou de compassion: le philosophe nous présente six des principes qui le guident au quotidien.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Glenn Gould est mort le 4 octobre 1982, il y a vingt-cinq ans. Il venait d'enregistrer une deuxième version des Variations Goldberg de Bach, l'oeuvre qui l'avait fait connaître. Il n'avait que cinquante ans. Toute sa vie fut consacrée à son art, son choix fut celui d'une existence dans laquelle le renoncement à la vie devient la condition même de l'art. Tous ceux qui admirent cet art veulent s'approcher de la forme de vie qui l'a rendue possible, ils veulent en comprendre l'éthique particulière, la joie autant que le dépouillement. Ils souhaitent aussi s'approcher de cette esthétique de l'extase, dont il avait fait le principe de son engagement.
Dans cet essai, je m'interroge sur le sens de cet émerveillement et de cette souveraineté de la vie dans l'art, et aussi sur les limites qui en découpent l'expérience. Dans son retrait comme dans son effort infini de communiquer, Glenn Gould offre l'exemple de cet idéal du "devenir philosophe" dont il avait fait, reprenant la formule à David Thoreau, le modèle de liberté des solitaires. »
Georges Leroux est professeur au Département de philosophie de l'Université du Québec à Montréal et membre de l'Académie des lettres du Québec.
o Prix de la revue Études françaises 2007
o Grand prix du livre de Montréal 2007
o Finaliste, prix littéraires du Gouverneur général 2008, catégorie Études et essais
Incontestablement, nos sociétés occidentales font face aujourd'hui à un pluralisme sans précédent. Contrairement à l'idée reçue, cette diversification ne provient pas seulement de l'immigration. Même des groupes appartenant à la population « de souche » exigent désormais la reconnaissance d'identités longuement tenues dans l'ombre, qu'il s'agisse des minorités culturelles ou de minorités historiquement discriminées. Les conséquences de cette diversité pour notre « vivre ensemble » sont énormes, dans tous les domaines, mais surtout dans celui de l'éducation.
Que faut-il enseigner à nos enfants dans le respect de tous les citoyens, surtout quand cela concerne la religion, la morale, les règles mêmes du vivre ensemble ? On pourrait être tenté de laisser de côté tout ce qui nous divise - religions, éthiques particulières - pour nous concentrer sur les règles du jeu de la citoyenneté. Georges Leroux propose une vision différente, qu'alimentent une réflexion philosophique profonde et une compréhension fine des besoins de notre société hautement diversifiée. Dans cet essai, il explique sa position avec une clarté et une franchise peu communes.
Extrait de la préface
Dans le contexte de la crise écologique et climatique mondiale, le verdissement du capitalisme, désigné sous l'euphémisme d'«économie verte», s'impose de plus en plus comme la solution miracle. L'idée séduit, mais masque une inquiétante étape de marchandisation de la nature, vue comme un capital au service de la croissance. Comment cela se traduit-il au Québec et ailleurs, notamment en Afrique? Comment prétendre aller vers une transition écologique sans sortir du régime de la propriété privée et du libre-échange? Au nombre des voies alternatives possibles, plus soucieuses d'égalité, de respect des droits et du bien commun, que propose l'écosocialisme municipal?
À lire également dans ce numéro: un débat sur le populisme, un regard sur la trace des femmes dans l'histoire du Maroc, et une analyse de la situation en République centrafricaine.
Le coeur du numéro d'été du magazine est certainement son dossier central, piloté par Sébastien Dulude et Sylvano Santini, et intitulé « Sous le radar ». De nos jours, la multiplicité des plateformes et l'instantanéité de l'actualité nous donnent parfois l'impression que toute l'information, y compris la totalité des productions culturelles, nous serait facilement accessible. Scoop : il s'agit évidemment d'un leurre... Spirale examine ces questions en rassemblant des recensions sur des phénomènes interrogeant notre rapport à tout ce qui est invisible. Éphéméréité intrinsèque, enjeux liés à la sécurité de l'identité ou plus simplement troublante singularité, Spirale plonge dans les abysses du web! Le numéro inclut également un portfolio de l'artiste albertain Charles Stankievech ainsi que des comptes rendus sur Vollmond, création de Pina Baush, La vie flottante de Louise Warren, et plusieurs autres. En bouquet final, Antonio Domínguez Leiva consacre sa chronique Afterpop à l'incontournable GIF de John Travolta tristement victime de « désorientation virale ».
Le jeune penseur québécois Pierre-Alexandre Fradet et l'écrivain français Tristan Garcia nous introduisent, avec ce dossier, dans la pensée du monde sans sujet, sans humain du « réalisme spéculatif ». Plus qu'un mouvement embryonnaire, ce mouvement dépasse aujourd'hui les frontières de la philosophie et s'exprime dans les domaines les plus variés: la politique, l'art, l'écologie, l'informatique. On évoque ici les noms de ses fondateurs Quentin Meillassoux, Graham Harman, Ray Brassier et Iain Hamilton Grant, mais aussi celui Bruno Latour, dont l'Actor-Neork Theory. Ce dossier inclut un article essentiel d'Érik Bordeleau sur la fulgurante mise en scène «hyperstitionnelle» qui a bouleversé l'imaginaire de la pensée spéculative contemporaine: Cyclonopedia du philosophe iranien, Reza Negarestani.
Le magazine Spirale a 40 ans, et pour l'occasion, revêt de nouveaux habits. C'est donc avec un graphisme renouvelé que se présente ce numéro anniversaire. Au coeur de celui-ci, un dossier bilan où témoignent plusieurs directeurs et directrices ayant tenu le gouvernail à une époque lointaine ou plus actuelle. À la toute fin, revoyez un extrait du tout premier numéro. Aussi au sommaire : un portfolio de Marc-Antoine K. Phaneuf par Catherine Cormier-Larose et une nouvelle tribune « Critique de la critique » où il sera question des enjeux de la critique dans le milieu culturel. Cette dernière sera confiée chaque année à un critique différent et c'est à Catherine Voyer-Léger que revient l'honneur de lancer le bal. Parmi les ouvrages passés sous la loupe des collaborateurs et collaboratrices de ce numéro hivernal, notons, entre autres, À propos du style de Genette de David Turgeon, Décadrages de Robert Lévesque, Numbers de John Rechy, Le lambeau de Philippe Lançon ou encore Mère d'invention de Clara Dupuis-Morency.
Alors que le monde de l'édition connaît un des bouleversements les plus importants de son histoire, Pascal Genêt et Patrick Poirier présentent les « Nouveaux enjeux de l'édition » un dossier rassemblant des collaborateurs de première ligne qui s'intéressent surtout à l'un des défis les plus importants de ce milieu, soit la révolution numérique. Ailleurs dans ce numéro, un portfolio sur le travail artistique du peintre et graveur François Vincent présenté par Sylvie Lacerte, la chronique de l'auteur invité Louis Hamelin et un texte de Georges Leroux sur Solitudes solo de Daniel Léveillé Danse. Le roman de Christine Angot, Une semaine de vacances, la pièce de théâtre Les femmes savantes mise en scène par Denis Marleau et le récit Printemps spécial par un collectif d'auteurs font aussi partie des critiques de ce numéro.
Dès son ouverture avec De la grammatologie, l'oeuvre de Jacques Derrida aura imprimé un déplacement décisif à la question de la lecture. Bien au-delà de la seule « déconstruction » de ses conventions et règles, la lecture selon Derrida en appelle à une autre expérience, à une responsabilité accrue, acte d'hospitalité inséparable d'une invention poétique. Les collaborateurs de cette livraison ont voulu témoigner à leur tour de la portée - philosophique, littéraire, politique - de ce travail de lecture et du rapport à l'autre qu'il met en oeuvre.
Ce numéro « Trentième anniversaire » veut poursuivre le dialogue avec un collègue qui fut durant douze ans directeur de la revue Études françaises. À travers les témoignages de ses contemporains, on retrouve les multiples facettes de la personnalité de celui qui a été, de l'avis général, un intellectuel exemplaire. Textes d'écrivains et inédits de G.-André Vachon s'ajoutent à cet hommage, de même qu'une brève histoire de la revue.