Le numéro d'hiver de Cap-aux-Diamants présente les textes gagnants de son concours d'écriture ouvert aux étudiants des cycles supérieurs en histoire. Découvrez le voyageur Thomas Verchères de Boucherville sous la plume d'Anna Ménard et revisitez le discours idéologique de Claude Henri-Grignon sous celle de Ghyslain Hotte. Puis, vivez l'expérience de la dénazification des prisonniers de guerre allemands à Sorel avec Jean-Michel Turcotte et retracez comment les felquistes percevaient et promouvaient la période patriote avec Sabrina Gaudreault. Plongez ensuite dans l'histoire de la North American Indian Nation avec Cassandre Roy Rainville et dans celle de la guerre franco-iroquoise à la fin du XVIIe siècle avec Jérémie L. St-Louis. Enfin, à travers les mots d'Emmanuel Bernier, allez à la rencontre de Pierre-Henri Bouchy, un pédagogue libéral ayant laissé sa marque sur le milieu intellectuel de Québec dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Le jeune penseur québécois Pierre-Alexandre Fradet et l'écrivain français Tristan Garcia nous introduisent, avec ce dossier, dans la pensée du monde sans sujet, sans humain du « réalisme spéculatif ». Plus qu'un mouvement embryonnaire, ce mouvement dépasse aujourd'hui les frontières de la philosophie et s'exprime dans les domaines les plus variés: la politique, l'art, l'écologie, l'informatique. On évoque ici les noms de ses fondateurs Quentin Meillassoux, Graham Harman, Ray Brassier et Iain Hamilton Grant, mais aussi celui Bruno Latour, dont l'Actor-Neork Theory. Ce dossier inclut un article essentiel d'Érik Bordeleau sur la fulgurante mise en scène «hyperstitionnelle» qui a bouleversé l'imaginaire de la pensée spéculative contemporaine: Cyclonopedia du philosophe iranien, Reza Negarestani.
La revue Voix et Images vous propose « Mémoire du conte et renouvellement du roman québécois contemporain », un numéro printemps-été qui s'intéresse au regain d'intérêt pour le conte au Québec, mais moins en ce qui concerne la réécriture de nouveaux conte que le renouvellement de l'écriture sous l'influence des récits traditionnels. « [...] Le conte traverse nombre de romans et de récits contemporains sur les plans de l'intertexte, de la langue et de la trame narrative [...] mais qui ne souscrivent pas pour autant aux attentes du genre, voire les dévoient. » Sylvie Vignes s'intéresse au rapport au conte dans Les fous de Bassan d'Anne Hébert et Marie-Hélène Larochelle au rejet de l'éthique du care dans Les Sangs d'Audrée Wilhelmy et Demoiselles-cactus de Clara B.-Turcotte. Marise Belletête, elle, se penche sur Javotte de Simon Boulerice, Carmélie Jacob sur la filiation dans Trois princesses de Guillaume Corbeil et Sophie Ménard, sur la dynamique narrative dans Frères de David Clerson.
Le numéro comprend aussi, en plus de ses chroniques habituelles, une étude hors thème de Marie-Pier Luneau, qui analyse de nombreuses notices biographiques d'auteurs de premier roman pour voir quelles mythologies se constituent autour d'eux.
Ce dossier entreprend une réflexion sur les logiques culturelles, sociales, historiques du mauvais sort à l'oeuvre dans le récit du XIXe siècle. Série d'embarras qui jettent dans la misère, malchance qui s'acharne, écarts à la coutume qui attisent l'adversité, réactivation des fautes familiales forment, bien souvent, la trame narrative du récit de malheur : celui-ci narre en effet les coups du destin et la dégradation du héros dans une société dont les valeurs politiques, culturelles, familiales sont en transition. S'y développent des cosmologies qui ne comprennent ni le bonheur ni le malheur de la même façon.
C'est pourquoi les articles ici rassemblés examinent les multiples systèmes symboliques d'interprétation et de détection de l'infortune qui structurent le récit moderne, en faisant l'hypothèse que le malheur répétitif y sanctionne les ratés de la coutume et les failles dans le vivre-ensemble. Qu'est-ce qui porte malheur ? Qui est frappé par le sort funeste (et qui ne l'est pas) ? Comment le malheur s'annonce-t-il ? Peut-il être évité ? Est-il intégralement narré ou raconté ? La dynamique narrative repose-t-elle sur l'exploration de parcours de vies déviées et malheureuses ? Ce dossier propose une variété de réponses à ces questions en étudiant, dans certaines oeuvres de Balzac, Sand, Mérimée, Stendhal et Zola, les formes plurielles du malheur (maléfice, hasard, vengeance, viol, handicap sexuel et social, mort, vicissitude conjugale, nouage de l'aiguillette) et ses particularités textuelles.