Interrogeant le sens des pénalités, Tony Ferri explore la question difficile de savoir d'où vient le besoin insatiable de punir. Bien loin qu'une supposée "nature humaine" commande le comportement infractionnel, l'auteur s'interroge : comment comprendre l'attitude du corps social, du législateur, des gens "bien insérés" lorsqu'ils lancent des appels appuyés à réprimer toujours davantage ? Comment expliquer l'intarissable inflation punitive? Au fond, quels sont les ressorts cachés des condamnations ?
Qu'est-ce que punir ? Quels sont les traits distinctifs des mesures de placement sous surveillance électronique par rapport au geste classique de l'emprisonnement ? Ce livre jette un pont entre théorie et pratique, recherche fondamentale et expérience professionnelle. Il s'inscrit dans une démarche de pensée libre qui tend à comprendre et à discuter le monde des pénalités d'aujourd'hui. Et ce qu'il dessine n'est autre que l'avènement de l'hypersurveillance.
Qu'est-ce qu'être frappé d'une condamnation pénale aujourd'hui ? Quelles logiques président à sa mise en oeuvre ? Ce livre décrit la réalité, les caractéristiques, les mécanismes et les rationalités des pénalités contemporaines afin d'en révéler les rouages, les structures, les dérives. Est-il désormais envisageable de déplacer la frontière entre le possible et l'impossible dans le champ pénal et donc d'explorer, dans ce champ, de nouvelles possibilités ?
Pour les condamnés, le dispositif de surveillance électronique pénale est un système de "chaîne à la patte''. Ce livre vise à en définir les principes d'organisation et de fonctionnement, moins du point de vue des liens ou des fers du prisonnier que de celui de l'attache domestique ou de la laisse du chien. Mettant en relief le statut de cette étonnante mesure de contrôle à distance des intériorités, l'auteur dégage les propriétés de la surveillance électronique, en la comparant à la prison, à sa version mobile et à la contrainte pénale, et en exposant les modalités de gestion administrative des incidents.
Alain Brossat : " Droit de punir ", " pouvoir de punir "... Pourquoi, pour une fois, ne pas tenter de bouleverser notre entendement de ces questions en parlant plutôt de la punition comme un art ou " des arts de punir " ? Pourquoi l'action punitive et sa représentation doivent-elles être circonscrites dans le domaine des actions lourdes, sinistres et funèbres ? Pourquoi ne pas les associer au rire, au vital, à l'imagination ?