Indissociable de l'expérience humaine, l'imagination est une brèche ouverte sur l'inattendu et sur un infini de possibles qui nous permet d'envisager le monde autrement. Parce qu'elle permet de faire éclater les idées et les croyances figées, étouffantes, l'imagination a un rôle politique essentiel à jouer. Mais si elle est associée à la liberté, l'imagination ne peut toutefois se passer de contraintes, au risque de devenir psychose, perte de contact avec le monde, enfermement dans l'irréalité. Bien souvent, d'ailleurs, que ce soit chez les artistes ou même les prisonniers, les contraintes peuvent devenir un puissant stimulant à la créativité, au rêve, à la faculté d'imaginer.
Dans le contexte de la crise écologique et climatique mondiale, le verdissement du capitalisme, désigné sous l'euphémisme d'«économie verte», s'impose de plus en plus comme la solution miracle. L'idée séduit, mais masque une inquiétante étape de marchandisation de la nature, vue comme un capital au service de la croissance. Comment cela se traduit-il au Québec et ailleurs, notamment en Afrique? Comment prétendre aller vers une transition écologique sans sortir du régime de la propriété privée et du libre-échange? Au nombre des voies alternatives possibles, plus soucieuses d'égalité, de respect des droits et du bien commun, que propose l'écosocialisme municipal?
À lire également dans ce numéro: un débat sur le populisme, un regard sur la trace des femmes dans l'histoire du Maroc, et une analyse de la situation en République centrafricaine.