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albert bensoussan
-
Je vous dédie mon silence
Mario Vargas Llosa, Albert Bensoussan, Daniel Lefort
- Gallimard
- Du monde entier
- 19 Juin 2025
- 9782073079916
La foule est incontestablement l'une des chansons les plus connues d'Édith Piaf. On ignore souvent cependant qu'elle est en réalité la version française d'une valse péruvienne composée à Lima dans les années trente. Mario Vargas Llosa, qui a toujours aimé les musiques traditionnelles de son pays, entreprend de nous raconter ici l'histoire de ce genre de valse si particulier, ainsi que d'autres formes musicales du Pérou métis. Et pour ce faire, il imagine, en romancier, un personnage assez fou mais très attachant : le musicologue Toño Azpilcueta.
Celui-ci, qui croit tout savoir sur la musique péruvienne, écoute lors d'une soirée où il est invité un jeune guitariste qui bouleverse son existence : Lalo Molfino. Jamais personne n'avait joué les mélodies andines comme lui ; jamais personne n'avait exprimé avec autant de précision les nuances de l'âme profonde du Pérou. Or, ce prodige meurt trop tôt et Toño, désespéré, se lance dans une enquête passionnante, qui le mène jusqu'aux confins des Andes, à la recherche des origines de Lalo Molfino et du mystère qui l'entoure.
Alternant le récit des aventures du musicologue et de courts extraits du livre qu'il est en train d'écrire, Mario Vargas Llosa nous offre un dernier roman émouvant, très documenté et fort animé. Au fil des chapitres, la narration nous emporte dans une spirale, comme la valse péruvienne, et nous fait partager le rêve de voir tout un pays enfin réconcilié grâce au pouvoir de la musique populaire. -
"Le voyeurisme est le vice le plus universel qui soit. Vous le savez mieux que personne : nous voulons connaître les secrets et, de préférence, les secrets d'alcôve. Fourrer son nez dans l'intimité des puissants, des célébrités, des importants."
Lima, années 90. Alors que le dictateur Fujimori a plongé le pays dans la peur et la violence, deux couples de la haute société se retrouvent mêlés à un gigantesque scandale politique, médiatique et sexuel. Quelques photos compromettantes, un maître chanteur, un crime crapuleux : entre érotisme et corruption, chacun cache un secret dans cette sulfureuse comédie de moeurs. -
Dans Le poisson dans l'eau (Éditions Gallimard, 1995), la première partie de son autobiographie, Mario Vargas Llosa partageait avec ses lecteurs deux périodes décisives de son existence : d'une part, le temps de son enfance, de son adolescence et de sa jeunesse ; d'autre part, les trois années qu'il a consacrées à parcourir le Pérou, entre 1987 et 1990, en tant que candidat à l'élection présidentielle.
Avec L'appel de la tribu, il reprend d'une certaine manière ce récit et nous livre une autre partie de son autobiographie. Mais, à la di érence de la précédente, qui reposait sur un récit factuel, il propose un autoportrait intellectuel, dont le but est de nous aider à mieux comprendre l'évolution de sa pensée politique.
Nous sommes ainsi invités à découvrir les sept auteurs qui ont marqué son passage du marxisme le plus orthodoxe au libéralisme, grâce à une analyse de leurs oeuvres. Il s'agit d'Adam Smith, de José Ortega y Gasset, de Friedrich August von Hayek, de sir Karl Popper, de Raymond Aron, de sir Isaiah Berlin et de Jean-François Revel. L'approche, passionnée et brillante, nous révèle de nouveaux aspects de la pensée de ces philosophes, ainsi que de la trajectoire vitale et intellectuelle du grand romancier péruvien. -
Le 7 avril 1803 naît à Paris la militante féministe et ouvriériste Flora Tristan, fille d'un officier péruvien au service du Roi d'Espagne et d'une bourgeoise parisienne. Un siècle plus tard, le 8 mai 1903, son petit-fils, Paul Gauguin, meurt seul et presque aveugle dans sa case des îles Marquises. Le curieux rapport entre les deux dates, tout comme les liens de parenté entre le peintre et l'activiste politique, ne sont ici que le point de départ d'un récit qui met en scène leurs vies parallèles et leur destin commun. Sous la plume de Mario Vargas Llosa, Flora Tristan et Paul Gauguin deviennent Flora et Paul - Florita l'Andalouse et Koké le Maori -, deux êtres libertaires, passionnés et profondément humains, mais hantés par une quête de l'absolu qui leur donne une dimension tragique. Ils iront jusqu'au bout de leurs rêves et ils paieront cher leur audace. Pourtant, leur chute semble aussi admirable que leur envol, car elle est porteuse d'espoir. Ce roman nous dit que le paradis qu'ils cherchaient se trouve toujours un peu plus loin, mais il le fait dans une langue qui nous le rend très proche : celle des grandes utopies politiques et artistiques qui ont marqué les temps modernes.
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Le thème central de ce roman, conduit au rythme haletant des expéditions, est la dénonciation de la monstrueuse exploitation de l'homme par l'homme.
Roger Casement (1864-1916) découvre l'injustice sociale au fil de ses voyages au Congo et en Amazonie. Au rêve d'un monde sans colonies qui guidera son combat s'ajoutera, comme son prolongement nécessaire, celui d'une Irlande indépendante. Tous les deux marqueront la trajectoire de cet homme intègre et passionné dont l'action humanitaire deviendra une référence incontournable mais que son action politique mènera à un destin tragique.
Après l'assassinat de Leónidas Trujillo, le dictateur de la République dominicaine, dans La fête au Bouc, puis les derniers jours de la féministe Flora Tristan dans Le Paradis - un peu plus loin, Mario Vargas Llosa fait de nouveau d'une fascinante figure historique un héros inoubliable. -
À Piura, Felícito, patron d'une entreprise de transports, est l'objet de chantage et d'intimidations mafieuses. À Lima, Ismael, à la tête d'une compagnie d'assurances, est menacé par ses fils qui convoitent sa fortune en souhaitant sa mort. Mais il ne faut pas prendre leur épopée trop au sérieux. Car entre mélodrame et vaudeville, Vargas Llosa s'amuse et nous amuse avec ces deux histoires qui forment un portrait drôle et corrosif du Pérou contemporain.
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"Il est très difficile d'essayer de synthétiser ce qu'est L'oubli que nous serons sans trahir ce livre, parce que, comme tous les chefs-d'oeuvre, il est plusieurs choses à la fois. Dire qu'il s'agit d'une mémoire déchirée sur la famille et le père de l'auteur - qui fut assassiné par un tueur - est certain, mais cela reste limité et infime, car ce livre est, aussi, une saisissante immersion dans l'enfer de la violence politique colombienne, dans la vie et l'âme de la ville de Medellín, dans les rites, les petites choses de la vie, l'intimité et la grandeur d'une famille, ainsi qu'un témoignage délicat et subtil d'amour filial, une histoire vraie transfigurée par son écriture et sa construction en une superbe fiction, et l'un des plaidoyers les plus éloquents jamais écrits contre la terreur comme instrument d'action politique."
Mario Vargas Llosa. -
Benito Pérez Galdós, le regard tranquille
Mario Vargas Llosa
- Le Cherche-Midi
- 24 Octobre 2024
- 9782749179643
Un hommage personnel, aussi définitif que détaillé, du Prix Nobel de littérature à un géant de la littérature espagnole.Élevé au statut de " gloire de l'Espagne ", Benito Pérez Galdós mérite d'être enfin connu du public français. Psychologue de premier ordre, peintre inégalé des classes sociales, créateur d'une saga où chaque roman semble tenir des autres - comme s'il était l'écrivain d'une autre
Comédie Humaine -, Galdós a laissé derrière lui une oeuvre pléthorique, forte, à tout dire et à dire vrai essentielle en ce qu'elle parvient à saisir la force palpitante qu'on appelle la vie.
Dans cet essai désormais célèbre en Espagne et inédit en français, Mario Vargas Llosa plonge au coeur de la création galdosienne. Le lauréat du prix Nobel, qui a tout lu du célèbre écrivain espagnol lors des confinements des années 2020-2021, nous offre cet essai d'une imparable justesse. Qui mieux que Vargas Llosa pouvait capturer les subtilités de celui qui fut considéré comme le " miroir " de la société espagnole, son redoutable observateur, son grand physionomiste, psychologue et critique ?
" De là cette impression qu'il saisit l'Espagne en
un regard tranquille, un arrêt sur image qui l'immobilise pour en donner une vision plus fiable et objective. "
La relecture de l'auteur péruvien se superpose à la prose magistrale de Pérez Galdós, créant un dialogue brillant, enlevé, précis - à mille lieues de la causerie littéraire, accessoire et ennuyeuse.
" Benito Pérez Galdós fut à la hauteur du prestige qui l'entoure maintenant. Ses livres constituent la meilleure confirmation de son talent. Il fut, demeure et restera longtemps un grand écrivain. " MVL -
À la mort de son mari, Bernarda décide, pour marquer le deuil, que ses filles ne sortiront pas de leur maison pendant huit ans. Ce huis clos se déroule dans l'âpre atmosphère du Sud de l'Espagne où, entre censure et anathème, les femmes sont recluses et l'amour est frappé d'interdit. Jalousie, hargne, désirs et passions s'exacerbent. Un homme hante les rêves des cinq soeurs. Il doit épouser l'aînée mais la plus jeune s'éprend de lui : telle est la bombe qui explose au milieu des rivalités, des frustrations et des perfidies. Lorca devait mourir, exécuté, deux mois plus tard, tandis que le pays s'enfonçait, pour de longues années, dans le mutisme, dans ce silence réclamé par Bernarda Alba de la première à la dernière réplique. La chape qui s'abat sur la "maison" à la chute du rideau devient dès lors allégorique de tout un pays bâillonné. Et, par-delà l'Espagne et la voix du poète, elle accuse les préjugés et le fanatisme qui emprisonnent la conscience humaine et poussent au néant.
Cette tragédie, jouée sur les scènes du monde entier, est entrée en 2015 au répertoire de la Comédie-Française. -
Noces de sang (1933), par sa forme lyrique, est à la fois un poème dramatique et une tragédie rurale. Marquée par l'Andalousie et la mythologie gitane, cette pièce, avec toute l'aspiration de l'auteur au réalisme et à la vérité, puise son intrigue à un fait divers évoquant des noces sanglantes au cours desquelles la Fiancée - elle n'a pas d'autre nom : c'est un archétype -, au lieu de se rendre à l'église, s'enfuit avec son ancien amoureux. Tout finit dans le sang car les deux hommes s'entretuent. Mais ici, l'intrigue est constamment transcendée et magnifiée par la poésie, les chants et l'atmosphère mythique qui pose d'emblée le maléfice de la Lune.
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Épuisé par quinze heures de vol, en manque de sommeil et de nicotine, Eduardo attend ses bagages aux côtés de son frère, à l'aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv. Les deux hommes sont venus du Guatemala assister au mariage de leur soeur cadette avec un Juif orthodoxe originaire de Brooklyn, et la perspective ne les réjouit ni l'un ni l'autre. Car si certains se rendent en Israël pour se rapprocher de la Terre promise, Eduardo n'a fait le voyage que par devoir familial. La visite de Jérusalem, et en particulier du centre hassidique que fréquentent sa soeur et son futur époux, provoque en lui un malaise croissant. Les jours passent, sous une torpeur étouffante, jusqu'à ce matin où la sensuelle et impulsive Tamara, une Israélienne rencontrée dans un bar d'Antigua Guatemala des années plus tôt, le contraint, le temps d'une excursion au bord de la mer Morte, à affronter les fantômes de son histoire familiale, ces légendes que transportent avec eux les survivants.
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Journal de guerre
Mario Vargas Llosa
- La Martiniere
- Littérature étrangère (La Martinière)
- 7 Octobre 2022
- 9791040110491
Que peut la plume de l’écrivain face aux pires atrocités de notre époque ? C’est habité par cette question que Mario Vargas Llosa s’est rendu en Irak en juin 2003, au tout début d’une guerre qui durera huit ans. Pendant douze jours, il confrontera ses convictions à la réalité du conflit.
Interroger les civils à cette époque-là et dans ce lieu-là, c’est interroger tous les civils de toutes les guerres – c’est rendre leur parole aux femmes et aux hommes que les intérêts géopolitiques étouffent.
À partir des témoignages recueillis, Mario Vargas Llosa a rédigé une magnifique série de reportages, réunis aujourd’hui intégralement dans ce livre. Il interroge la difficulté à penser la guerre au moment où elle se produit et confronte la réalité vécue par les populations à l’idéal démocratique occidental qui commande certains conflits.
Mario Vargas Llosa, né en 1936 au Pérou, a vécu notamment à Madrid, Paris, Londres ou Barcelone. Prix Nobel de Littérature en 2010, il est l’une des figures les plus reconnues de la littérature mondiale. Romancier, dramaturge et essayiste, ses œuvres ont été couronnées par les plus prestigieux des prix littéraires. Il a été élu membre de l’Académie française en 2021.
Traduit de l’espagnol par Annie Vignal
Préface d’Albert Bensoussan -
Rosita, jeune orpheline de Grenade, a été recueillie par sa tante et son oncle. Ce dernier, passionné de jardinage, vient d'inventer la rosa mutabilis qui ne dure qu'un seul jour. Au Ier acte, Rosita attend son fiancé, qui lui annonce qu'il part aux Amériques s'occuper des terres de son père, mais lui promet de revenir bientôt. Au IIe acte, quinze ans ont passé ; la jeune femme est à présent belle comme une rose pourpre et encore séduisante ; les partis ne manqueraient pas, mais elle reste fidèle à son fiancé qui, se voyant dans l'impossibilité de rentrer, lui propose un mariage par procuration, ce que la famille refuse. Au dernier acte, dix ans ont encore passé ; l'oncle est mort, sa rose d'un jour a été coupée, et Rosita apprend que son fiancé en a épousé une autre. La voilà vieille et flétrie comme la fleur en son crépuscule. La famille ruinée quitte la villa de Grenade : c'est la fin d'un monde.
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« Un "tableau mort" - en termes de vente aux enchères - qualifie les oeuvres qui ne peuvent être authentifiées pour quelque raison étrangère à l'oeuvre même. Mais parfois ces dénommés "tableaux morts" suggèrent plus de vie que bien d'autres toiles authentifiées par convenance. »Quand elle visite, dans le cadre de la collection « Ma nuit au musée », les salles du musée Thyssen-Bornemisza, à Madrid, en mars 2019, Zoé Valdés cherche des toiles qui n'y sont pas, ou n'y sont que dans son souvenir. Sachant que l'art l'a sauvée « de la constante incurie sociale et politique » qui régnait à Cuba, Zoé va faire une étrange plongée dans un monde mi-chimérique mi-réelle qui nous entraîne à la poursuite de deux muses, et deux peintres célèbres, Balthus et Bonnard.Comment les aborder, ces deux maîtres de la pose suggestive, érotique, infantile, faussement innocente, que par le roman-résurrection du passé ?Le livre se divise alors en deux parties : la première met en scène, sous l'apparence joueuse de l'imaginaire, une jeune modèle qui pose pour Balthus, jouant au chat et à la souris avec le maître du « Passage du commerce Saint-André ». Qui regarde qui ? Qui désire qui ? L'art produit-il du rêve, à mi-conscience, ou au contraire du réel brûlant ?La deuxième partie nous montre une autre muse, Renée de Monchaty, amante idéalisée par Pierre Bonnard dans « Femme à sa toilette », et qui se suicida par amour déçu, en 1925. Les muses sont des jeunes filles, des adolescentes parfois, des innocentes sacrifiées sur l'autel du désir des peintres. Aujourd'hui, elles feraient des procès. A l'époque, elles n'avaient le choix que de poser pour de l'argent, ou pire, par dévotion.Dans ce récit somnambulique et sensuel, teinté du réalisme magique de l'Amérique latine, le vrai et le faux s'entrelacent comme des fleurs vénéneuses.
Traduit de l'espagnol par Albert Bensoussan -
Mario Vargas Llosa, écrivain du monde
Albert Bensoussan
- Gallimard
- Arcades
- 1 Décembre 2022
- 9782072995781
"Je partage le quotidien mental de Mario Vargas Llosa depuis cinquante ans. Il m'a fallu assumer ses fantasmes et ses obsessions. En vérité, ce que je n'ai pas vécu, je l'ai rêvé. J'ai habité ses rêves, mettant mes pas dans ceux du grand homme, mimant fraternellement ses gestes, choyant sa voix. Moi, son double, son singe. Son autre moi."
Dans cet essai personnel, Albert Bensoussan interroge cette relation si particulière qui unit l'auteur à son traducteur. Il offre la meilleure synthèse de l'oeuvre du romancier hispano-péruvien, Prix Nobel de littérature et académicien français. Il nous fait redécouvrir les multiples facettes de cet auteur tout à la fois réaliste, politique, fantaisiste, épris de liberté, inlassable contempteur des dictatures latino-américaines. Mario Vargas Llosa nous apparaît comme un véritable classique moderne : un contemporain capital. -
Louis Riel : Prophète du nouveau monde
Jean Meyer, Albert Bensoussan, J. M. G. Le Clézio
- Gallimard
- Témoins
- 18 Avril 2024
- 9782073055323
Héros, traître, meurtrier, hérétique, martyr, fou, noble sauvage, agent de l'impérialisme yankee, défenseur des droits des Métis et des Indiens, père de la province du Manitoba et même l'un des fondateurs de la Confédération canadienne. Louis Riel était un chef du peuple métis - groupe ethnique d'origine autochtone et européenne - qui a dirigé deux mouvements de résistance contre le gouvernement canadien. Le premier (1869-1870) aboutit à la création de la province du Manitoba dans l'Ouest canadien et le second (1885) mène à un affrontement militaire, seule guerre ayant eu lieu jusqu'à ce jour sur le sol canadien. Ce conflit, encouragé par sir John Macdonald, Premier ministre du Canada, en plus de coûter la vie à Louis Riel, valut aux Indiens leur enfermement - aux conséquences encore aujourd'hui tragiques - dans des réserves pendant plus de soixante ans. Aucun autre personnage de l'histoire canadienne n'a suscité autant d'écrits que Louis Riel. Fruit de cinquante années de recherches, l'ouvrage de Jean Meyer consacre la vie de cet homme que J. M. G. Le Clézio nomme "le visionnaire" dans sa préface, celui qui voulait faire du Canada un espace de communion pour les nations.
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'C'est l'amour qui fait rêver.'
Édith Piaf, de son vrai nom Édith Giovanna Gassion (1915-1963), est bien plus qu'une chanteuse de music-hall et de variétés. Celle qui fut très tôt surnommée 'la Môme Piaf' est l'incarnation même de la chanson française. 'La vie en rose', l''hymne à l'amour', 'La Foule' sont aujourd'hui encore des chansons interprétées dans le monde entier. Au-delà de toute mythologie - l'enfance pauvre à Belleville, sainte Thérèse lui redonnant la vue qu'elle avait perdue, l'usage de la morphine, ses nombreuses histoires d'amours avec Cerdan, Montand, Moustaki, etc. -, Albert Bensoussan nous dévoile une femme engagée dans son temps, forte et fragile, prenant tous les risques, surmontant toutes les douleurs, dont Cocteau affirmait qu'il n'avait jamais connu d'être moins économe de son âme, 'qui ne la dépensait pas, mais la prodiguait et en jetait l'or par les fenêtres'. -
"Je peux mettre en musique une gazette ou une lettre, mais le public, lui, admet tout au théâtre sauf l'ennui."
Né au sein d'une famille de la petite bourgeoisie campagnarde, Giuseppe Fortunino Francesco Verdi (1813-1901) est considéré comme l'un des compositeurs d'opéra italien les plus influents de son temps, et une des figures emblématiques du Risorgimento aux côtés de Cavour et de Garibaldi. De Rigoletto à La Traviata, en passant par Otello et Aïda, il composa 42 oeuvres dont 28 opéras. Ses orchestrations mettent en scène tous les sujets - réalistes, émouvants, lyriques - avec une force d'expression, une fécondité, une originalité jamais atteintes auparavant. Verdi brûla d'une merveilleuse passion, "brutale, vraie". Ce sont les mots de Georges Bizet qui ajoute : "Mais il vaut mieux être passionné de cette façon que pas du tout." -
Un enfant est fasciné par les cinq chiffres tatoués à l'encre verte que son grand-père, né à Lódz, en Pologne, porte sur son avant-bras gauche. Le veillard explique qu'il s'agit de son numéro de téléphone... reproduit là pour ne pas l'oublier. Le mystère, jamais abordé en famille, reste entier jusqu'à un après-midi pluvieux, quand le grand-père raconte à son petit-fils comment il a survécu dans le camp d'Auschwitz. Maus faut-il croire à ce récit? Est-il unique? Et où se situe la frontière entre réalité et littérature?
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Les contes de la peste
Mario Vargas Llosa
- Gallimard
- Le Manteau d'Arlequin - Théâtre français
- 11 Avril 2019
- 9782072757778
Cette pièce est une adaptation libre des nouvelles du Décaméron de Boccace. Après un séjour à la célèbre Scuola Holden de Turin, où il eut l'occasion de rencontrer Alessandro Baricco, Mario Vargas Llosa s'adonna à cet exigeant exercice de réécriture qui dessine un pont entre deux littératures et entre deux siècles.
Tout comme dans le grand classique de la Renaissance italienne, les histoires d'amour (érotiques, sentimentales, cocasses ou hardies) vont ici s'enchaîner. Elles nous montrent les multiples visages de la passion ainsi que les registres les plus variés de la conduite humaine. Mais Vargas Llosa apporte aussi à cette fresque les formes et les couleurs de sa
langue et son imagination sud-américaines. Le résultat est inattendu et formidable : une comédie très contemporaine, à la fois grotesque et tragique, sordide et héroïque, picaresque et romantique. -
À l'occasion d'un festival de musique dans la ville baroque d'Antigua, Eduardo et Lía, jeune couple de Guatémaltèques, font la connaissance de Milan Rakic, un pianiste serbe surdoué. Pour Eduardo, cette rencontre produit l'effet d'une déflagration. Pendant deux jours, Milan, l'éternel apatride, déchiré entre ses origines nomades, et Eduardo, le professeur d'université, tissent une amitié qui ne connaîtra pas de frontières. De retour à sa vie quotidienne, Eduardo reçoit de Milan des cartes postales énigmatiques, postées depuis les différents endroits où le mène sa tournée... Le jour où lui parvient ce qu'il perçoit comme une carte d'adieu, Eduardo décide de partir pour Belgrade, à la recherche de son ami et de sa dernière 'pirouette'.
Eduardo Halfon, considéré comme une des plumes les plus prometteuses de la littérature hispano-américaine, livre un court roman, à la fois sensuel et âpre, qui se savoure comme une rhapsodie. La Pirouette nous entraîne dans la chaleur enivrante de l'Amérique latine puis dans les bas-fonds glacés de la périphérie de Belgrade, sur les traces de deux hommes que tout semble opposer mais que pourtant tout réunit. -
Un amour hors du temps : ma vie avec Luis Sepulveda
Carmen Yanez
- Métailié
- 24 Mars 2023
- 9791022612982
Un texte fort et touchant sur le deuil et l'amour.
Carmen Yáñez s'est mariée deux fois avec Luis Sepúlveda, la première fois à 18 ans et la deuxième à 40 ans. Entre-temps, elle a connu la torture dans les prisons de Pinochet, puis l'exil en Suède avec son fils, la naissance d'un autre enfant et l'adaptation à un pays et une langue totalement étrangers.
Elle raconte cette relation interrompue mais jamais effacée dans les coeurs. Puis les retrouvailles et le bonheur de réinventer ensemble une nouvelle façon de s'aimer entre ironie et poésie.
De nombreux chapitres sont introduits par un poème limpide et net qui donne l'atmosphère du récit qui suit.
Un texte à la fois tendre et fort. -
Après la mort de son père, assassiné par un tueur à gages à la solde des ennemis de la démocratie, Héctor Abad entreprend une longue, patiente et minutieuse enquête pour remonter aux origines du texte qu'il a découvert dans la poche du défunt docteur Abad, un poème de Borges dont l'authenticité est mise en doute. Il s'immerge ainsi, au rythme de déambulations géographiques et littéraires, dans la genèse du sonnet et en ses différentes versions qui finissent par se multiplier de manière vertigineuse, versions inédites et apocryphes se confondant. Héctor Abad tente ainsi de bâtir une mémoire et d'y trouver sa place.
Mais qu'est-ce que la mémoire sinon une forme de l'imaginaire, comme l'écrit Borges ? Les récits autobiographiques qui composent ce livre ont cette consistance mixte : soit la patiente reconstruction par indices d'un passé qu'on ne se rappelle plus bien, soit l'étonnement devant un futur qui nous échappera peut-être à jamais. Partagé entre l'immémoire et la floraison d'autres "moi", entre son malaise existentiel et la multiplicité des possibles, Héctor Abad, dans le sillage du père tant aimé dont il a hérité l'exigence de justice, l'honnêteté, la tendresse et l'émotion, est toujours en quête d'une vérité supérieure. Celle-là même qui fonde la littérature. -
La civilisation du spectacle
Mario Vargas Llosa
- Gallimard
- Hors série Littérature
- 21 Mai 2015
- 9782072542336
La culture contemporaine a connu une métamorphose et plus rien, semble-t-il, ne résiste à cette dénaturation, voire à cet effacement de sa valeur. La banalisation des arts et des lettres, le triomphe de la presse people et la frivolité des politiques sont, pour Mario Vargas Llosa, les symptômes d'un mal supérieur : la sacralisation du divertissement comme but ultime de l'existence dans nos sociétés. Alors que, naguère, la culture était un outil de formation et portait une exigence de lucidité, aujourd'hui la primauté du spectacle est devenue la règle qui conduit à la distraction, au sens propre, de toute conscience morale, intellectuelle et politique. Nous vivons l'époque des fausses icônes, des denrées périssables de l'esprit, de la forfaiture morale, en un mot, de l'aveuglement.
Mario Vargas Llosa, nobélisé pour avoir proposé une "cartographie des structures du pouvoir", tire la sonnette d'alarme et fait ici le procès de notre époque - futile, volage, suicidaire. Il revendique, une fois de plus, le droit à une culture autre qui, plutôt que de nous imposer de nouvelles servitudes, nous rende plus libres.