La première année au secondaire, la jungle, l'amour du coin de l'oeil, les lunchs dans des sacs en plastique : Peigner le feu met des mots sur le trouble qui surgit quand il faut réapprivoiser ce qui nous entoure.
Dans Colle-moi, on suit les réflexions d'un jeune garçon dont les parents se sont séparés. Désespérément à la recherche du lien familial perdu, l'enfant partage des états d'âme nuancés, riches. On y reconnaitra l'écriture franche et sensible de Véronique Grenier (Hiroshimoi, Chenous, Carnet de parc) qui n'hésite pas à décortiquer les émotions au moyen d'images étonnantes et toutes simples.
Un garçon aussi brave que fragile, ses parents pas toujours contents, et un accident : Coeur-Coquin, son oiseau, s'échappe de la maison. Les poèmes de Perruche en capturent le chagrin, tout en montrant le bonheur de rêver et d'être libre.
QUATRE UNIVERS, QUATRE SENSIBILITÉS. UN MÊME MONDE : LA POÉSIE. Ces mots devenus tout à coup des objets dans ta main Carole David Ses yeux silex Me coupent les ailes Louise Desjardins Chaque pas ferait lever des mots, des oiseaux, des âmes. Roger Des Roches Sarah écoute les murmures de la sève console à sa manière les tiges meurtries Germaine Mornard
QUATRE UNIVERS, QUATRE SENSIBILITÉS. UN MÊME MONDE : LA POÉSIE. Marcher sur un fil entre deux cumulus la pesanteur du monde sur ta nuque Denise Desautels Ma peur incendie le matin m'apporte le rêve sur son aile immense Rachel Leclerc Le corps s'allège. La tête s'envole au-delà des nuages. Paul Chanel Malenfant Sans dire un mot, le souffle court, je me précipite vers le ciel Serge Patrice Thibodeau
QUATRE UNIVERS, QUATRE SENSIBILITÉS. UN MÊME MONDE : LA POÉSIE. Je suis proche d'un paysage invisible qui tient tête à ma chambre Martine Audet Entre le jour et le vent le temps improvise une musique Herménégilde Chiasson Je connais des mots aussi larges que les vagues Louise Dupré Les questions m'attendent derrière le miroir Élise Turcotte
Avec sa manière désopilante et inimitable, Baron Marc-André Lévesque (Chasse aux licornes, Toutou Tango) signe un recueil rempli de pépites au sujet de la vie à l'école... quand on n'aime pas tellement l'école! Attachante et intelligente, une jeune pré-adolescente taciturne apprivoise progressivement le contact avec ses camarades à travers diverses activités parascolaires, dont un voyage de camping et un cours de cirque. Entre celles-ci, on la retrouve rêvassant en classe.
L'automne paraît complet chez le poète qui met à l'envers le temps pour toi qui n'as pas encore quinze ans.
le mauve approche dans la lenteur du rêve sa lumière m'accorde un refuge je peux enfin partir
La vie s'étiole. Le temps s'échappe.
Et la cascadeuse n'y peut rien.
« Il y a des choses qui poussent sans jamais avoir été plantées des rébellions de trois millimètres des disparitions affinées en surface »
Dans la fureur d'aimer, la vie chavire. Et exulte.
« Ailleurs sous le regard D'un matin d'eau et de neige et de blancheur, Au plus creux du désir, sur la langue Qui fait des ronds, qui fait des bonds, Qui dit son nom sous les côtes, Qui parle rouge »
De l'autre côté du miroir, l'âme se nourrit d'un imaginaire halluciné.
« Les restes réchauffés de mon espoir sont comme une pomme empoisonnée que je croque pour ne pas m'évanouir. »
Même s'il vit tout près de l'école, Simon prend l'autobus scolaire tous les jours et est déposé le dernier. Le trajet lui permet lui permet d'observer France, la conductrice, et Diane, la brigadière, et d'être le témoin discret des liens qui se tissent entre elles. Mais surtout, le chemin cahoteux est l'occasion de rêvasser à l'envie d'être follement aimé, comme dans les films.
Veiller sur les brigadiers scolaires nous invite à voir plus loin que le quotidien, par le grand pare-brise de la vie, de l'imagination et de l'amour.
Avec Simon Boulerice, un test de course de vingt mètres devient un exercice poétique bouleversant.
je suis poreuxla transpiration me calfeutre de détressemon corps est à boutde cette course à vide
Le «test du bip», largement répandu dans les écoles secondaires depuis 1980, évalue le cardio des élèves. Mais qu'est-ce qui se joue réellement lors de ce test? Entre épater la galerie et survivre à l'humiliation, il y a un univers irréconciliable. Pour le narrateur, surnommé Bouboule, l'échec est l'occasion d'accepter ses limites.
Les garçons courent plus vite est une ode aux perdants, aux derniers, aux survivants, aux gagnants de prix de consolation.
Une superbe réédition de ce titre fort apprécié à la courte échelle!