Filtrer
Éditions de la Sorbonne
-
Les religions des Parisiens : D'hier à aujourd'hui
Marie Aynié, Laurence Croq, Nicolas Lyon-Caen, Michel Sot, Danielle Tartakowsky
- Éditions de la Sorbonne
- 2 Juillet 2024
- 9791035109738
Ce livre dessine les contours du Paris des religions sur la longue durée. Il s'intéresse à la manière dont s'articulent dans la cité et dans la vie quotidienne des Parisiens, les règles définies par les autorités politiques, les prescriptions des religions et leurs contestations. Il examine la façon dont ces croyances sont vécues par les laïcs en explorant les pratiques mouvantes des Parisiennes et des Parisiens. De sainte Geneviève aux nouvelles religiosités contemporaines, cet ouvrage croise ainsi la dimension patrimoniale et spatiale du croire, tout comme son insertion dans les vies privées et les pratiques sociales du care ou de l'éducation, de la naissance à la mort. Il décrit également les conséquences que le statut de métropole a sur les religions qui s'acclimatent à Paris, et les dialogues qu'elles nouent avec les mondes intellectuels, les autres cultes et l'idée de laïcité. Il se penche enfin sur les tensions suscitées par cette pluralité religieuse, et les manières dont on a cherché à les résoudre.
-
Mers et rivages d'islam : de l'Atlantique à la Méditerranée
Alexandra Bill, Antoine Borrut, Yann Dejugnat, Camille Rhoné-Quer, Jennifer Vanz
- Éditions de la Sorbonne
- 19 Mars 2025
- 9791035110451
Christophe Picard, au fil d'une riche production et de ses enseignements dans les universités de Saint-Étienne, Toulouse et Paris 1 Panthéon-Sorbonne, n'a jamais quitté des yeux les horizons maritimes. Il a montré la mise en valeur précoce des côtes contrôlées par des pouvoirs islamiques et retracé les évolutions de la présence des flottes de l'Islam médiéval, tant en Méditerranée que dans l'océan Atlantique. Il a aussi longuement labouré les terres d'al-Andalus et en particulier celles relevant du Portugal actuel, étudiant tour à tour les dynamiques de peuplement, les relations entre musulmans et chrétiens ou le commerce. Ce faisant, il a abordé des thèmes et des espaces qui avaient été négligés et qu'il lui revient d'avoir mis en lumière parmi les premiers. Il a participé ainsi à dessiner les contours d'une Méditerranée moins exclusivement byzantine et latine et d'un monde islamique qui redonnait toute sa place à son extrémité occidentale.Si le Maghreb et la péninsule Ibérique ont prioritairement retenu son attention, il a largement collaboré avec ses collègues spécialistes de l'Occident latin et de l'Orient islamique. Historien des textes, il a aussi eu à coeur d'associer l'archéologie à ses réflexions. Les articles réunis dans ce volume en son honneur, offerts par ses élèves et ses collègues, nous invitent à suivre ses pas en parcourant, entre Atlantique et Méditerranée mais aussi au-delà, ce monde profondément décloisonné qu'a été l'Islam médiéval.
-
Faire de l'histoire religieuse dans une société sortie de la religion
Guillaume Cuchet
- Éditions de la Sorbonne
- 9 Mars 2022
- 9791035107178
Cette interrogation de fond, qui traverse mon travail, il me semble qu'on peut la résumer sommairement de la manière suivante : comment la société française, qui est l'une des plus sécularisées du monde, mais qui a été par le passé si profondément façonnée par le catholicisme, en est aujourd'hui très largement « sortie », au sens où Marcel Gauchet parle de « sortie de la religion », c'est-à-dire comme cadre structurant de sa vie collective, de ses lois, de ses moeurs, de ses valeurs et de sa culture ? À quels rythmes, selon quelles voies, jusqu'à quel point, moyennant quelles compensations et décompensations ?
-
Pèlerinages d'empire ; une histoire européenne du pélerinage à la Mecque
Luc Chantre
- Éditions de la Sorbonne
- 18 Décembre 2019
- 9791035105433
Cinquième pilier de la foi musulmane, le pèlerinage à La Mecque (ajj) attire chaque année, depuis le VIIe siècle, des milliers de musulmans vers les villes saintes du Hedjaz. Manifestation unitaire et identitaire du monde musulman, le ajj semble à première vue n'entretenir que des rapports lointains avec une Europe qui dispose à Rome, à Jérusalem ou encore à Saint-Jacques de Compostelle de ses propres lieux de pèlerinage. Et pourtant, à la suite de la colonisation d'une grande partie du monde musulman, les puissances impériales européennes ont, de leur propre initiative ou poussées par les événements, fait le choix d'une ingérence croissante dans l'organisation du pèlerinage à La Mecque. Qui oserait imaginer que des voyageurs britanniques, français, hollandais, russes, italiens et, dans une moindre mesure, autrichiens et espagnols, déguisés en émir alépin en médecin afghan, ont franchi, parfois au péril de leur vie, le périmètre sacré interdit aux infidèles, là où les Musulmans des empires pouvaient se voir refuser, pour des raisons sanitaires ou politiques, d'accomplir leur devoir religieux ? Qui se douterait encore aujourd'hui qu'Aristide Briand ou Benito Mussolini, à l'instar des sultans mamelouks ou des califes ottomans, ont attaché un soin particulier à la préparation des caravanes de pèlerinage ? C'est ce « moment colonial » du ajj que cet ouvrage cherche à retracer : loin d'avoir les yeux rivés sur leur seul empire, les Européens n'ont cessé, des années 1840 au début de la décennie 1960, de s'épier, de s'imiter, de se jauger, faisant du ajj le terrain de cette confrontation permanente. Ignorant les frontières impériales, les pèlerins musulmans eux-mêmes ont contribué à faire du ajj une réalité transnationale, suscitant en retour la crainte des autorités coloniales, toujours promptes à voir dans cette manifestation l'ombre d'un complot panislamique. Au fil des années, l'Europe n'en a pas moins accompagné la transformation du ajj en un phénomène de masse, quand elle n'a pas cherché à inventer de nouvelles formes de pèlerinage, avant que la réalité de la décolonisation ne vienne réduire à néant les rêves de grandeur de ces « puissances musulmanes ».
-
L'hagiographie est un genre introuvable
Monique Goullet
- Éditions de la Sorbonne
- 12 Décembre 2023
- 9791035109356
Cet ouvrage rassemble sous forme d'hommage onze articles écrits par Monique Goullet, choisis dans une bibliographie foisonnante. Latiniste renommée, Monique Goullet a consacré sa carrière scientifique à la littérature hagiographique du Moyen Âge qu'elle a contribué à rendre plus intelligible aux historiens. Après sa thèse sur le théâtre hagiographique de Hrotsvita de Gandersheim, elle a édité et traduit de nombreux textes, et a beaucoup oeuvré, aux côtés de Michel Parisse, pour la défense et l'enseignement du latin médiéval à l'université. En 2005, elle a publié un ouvrage devenu classique, intitulé Écriture et réécriture hagiographiques : essai sur les réécritures de Vies de saints dans l'Occident latin médiéval (VIIIe-XIIIe s.), et elle a animé plusieurs recherches collectives et internationales. Parmi elles, la première étude et édition d'un des rares manuscrits hagiographiques du haut Moyen Âge conservés, le Légendier de Turin (2014). Les textes rassemblés ici sont représentatifs des grands chantiers scientifiques qu'elle a ouverts, à l'intersection de la philologie et de l'histoire : ils interrogent d'abord les liens entre l'hagiographie, le théâtre et la poésie latines ; ils permettent d'explorer l'hagiographie de l'espace lorrain au Moyen Âge central ; ils rappellent l'inscription de cette littérature dans un réseau intertextuel particulièrement dense. Enfin, ils invitent à une reprise ab ovo de la culture hagiographique mérovingienne, en étudiant les premiers manuscrits hagiographiques conservés en Occident. Tous témoignent de la richesse, de la rigueur et de la générosité avec lesquelles ces recherches ont été conduites ces trente dernières années.
-
De très savants pasteurs : conceptions et pratiques de l'autorité des évêques dans la société byzantine des XIe-XIIe siècles
Jack Roskilly
- Éditions de la Sorbonne
- 8 Juillet 2024
- 9791035109493
Dans la société byzantine, l'autorité des évêques repose d'abord sur l'institution ecclésiastique, qui leur confie la mission de veiller sur les fidèles de leur diocèse en tant que pasteurs. Depuis les débuts de la christianisation de l'Empire, leur fonction dépasse le cadre strictement religieux, et ils constituent l'un des corps de l'État.Ce livre met à jour une nouvelle forme de l'autorité épiscopale aux xie et xiie siècles, fondée sur un modèle intellectuel en partie charismatique au sens de Max Weber. Elle passe par la reconnaissance de la culture savante des prélats et sa mise en pratique dans le gouvernement épiscopal. La floraison de la rhétorique byzantine à cette époque et la formation intellectuelle poussée d'un grand nombre d'évêques leur offrent un outil de communication, aussi bien dans leur diocèse qu'à Constantinople. L'analyse des discours et des lettres épiscopales met en évidence ce système de gouvernement.Présents dans leur diocèse et dans la capitale, les évêques sont les relais d'un pouvoir de plus en plus centralisé et sont un relais entre les populations provinciales et les autorités centrales de l'Empire. L'étude de la carrière, des conceptions du groupe épiscopal et de leur autorité et des actions des évêques dans leur diocèse fournit un tableau complet de l'épiscopat byzantin à une époque charnière de l'histoire de l'Empire.
-
L'invention du cadi ; la justice des musulmans, des juifs et des chrétiens aux premiers siècles de l'Islam
Mathieu Tillier
- Éditions de la Sorbonne
- 8 Novembre 2019
- 9791035101022
Le cadi est une figure emblématique des sociétés musulmanes prémodernes. Savant, juge, administrateur de biens, il incarnait plus que toute autre institution le règne d'un ordre social fondé sur les préceptes de l'islam. Les anciens développements de la judicature musulmane, aux VIIe et VIIIe siècles, demeurent pourtant empreints de mystère. Comment rendait-on la justice aux premiers temps de l'Islam, avant que le droit musulman n'acquière les structures pérennes offertes par les écoles juridiques classiques ? Est-il possible de retracer les étapes de développements régionaux ? Quel rôle le pouvoir et les savants jouèrent-ils dans la formation de l'institution ? En quoi la judicature musulmane est-elle liée aux autres systèmes judiciaires de l'Antiquité tardive ou des débuts de l'Islam ? Mathieu Tillier livre ici les résultats d'une plongée au coeur des sources les plus anciennes du Proche-Orient islamique, croisant papyrus arabes, droit musulman archaïque et textes canoniques syriaques. Cette quête des dynamiques qui présidèrent à l'épanouissement de la judicature musulmane fait apparaître une image nouvelle des tribunaux qui se partageaient le jeune empire islamique. Elle met par ailleurs en lumière le processus dialectique de formation des pensées juridiques proche-orientales, qui s'élaborèrent non seulement au gré d'interactions entre savants d'une même confession, mais également en lien avec le droit des communautés dont ils tentaient de se distinguer.
-
Décapitation de saint Jean en marge des évangiles
Claudine Gauthier
- Éditions de la Sorbonne
- 26 Avril 2021
- 9791035104221
Le clergé chrétien s'est essentiellement attaché à organiser la dévotion à saint Jean autour de son rôle de baptiste, qui l'établit comme Précurseur du Christ. Mais Jean ne s'est pas contenté de venir en Précurseur pour prêcher la pénitence aux hommes ; il a aussi connu une mort, interprétée par les chrétiens comme un martyre. Loin que l'histoire se close ici, la tradition populaire, une fois le récit de la décapitation de Jean fixé par les évangiles, a utilisé ce thème comme support de nombreuses croyances, légendes et cultes qui ont su lui prêter, en retour, une ampleur nouvelle au moyen d'une véritable exégèse populaire qui peut s'observer jusque dans les représentations sacrées. Ce sont quelques-unes de ces traditions, forgées en marge du récit évangélique, que Claudine Gauthier analyse dans cet ouvrage, en les envisageant au regard du complexe mythologique et culturel qui les sous-tend et dont elles ont transformé le sens. Car, comme le dit Michel Tardieu dans sa préface : « Il y a plus d'un mort dans la mort de Jean-Baptiste. » Mais toutes les traditions ethnographiques relatives à saint Jean décollé ne peuvent se résumer ainsi. Suivant toujours le fil de saint Jean décollé, Claudine Gauthier montre également que l'hagiographie doit parfois être lue d'un point de vue différent, en considérant l'influence du politique sur la construction de certaines vies de saints. Étudiant le rôle dévolu à l'image du chef de saint Jean lors de l'accompagnement rituel du condamné à mort par des confréries de pénitents répandues en Italie et dans la France méridionale, elle nous permet également de saisir toute la complexité du concept de « bonne mort » dans le monde médiéval.
-
"y a ung grant desordre" ; élections épiscopales et schismes diocésains en france sous charles VIII
Véronique Julerot
- Éditions de la Sorbonne
- 1 Février 2019
- 9791035101916
Sous le règne de Charles VIII et quelques années seulement avant sa disparition annoncée par le concordat de Bologne de 1516, la vitalité de l'élection épiscopale, par laquelle les chanoines d'une cathédrale choisissent leur évêque, est surprenante. Rituel permettant l'expression de l'autonomie des chanoines et la participation des fidèles, on comprend qu'elle présente des aspects incompatibles avec la volonté centralisatrice des pouvoirs pontifical et royal, soucieux de maîtriser la désignation de ces prélats, hommes forts de l'Église et du royaume. Ce faisceau de volontés contradictoires engendre de nombreux conflits entre plusieurs candidats, souvent portés devant la justice, et provoquant des schismes à l'échelle des diocèses. Le déroulement et l'efficacité des rituels épiscopaux, l'implication des différents acteurs de la désignation épiscopale, la prégnance toujours plus forte de la justice dans les affaires ecclésiastiques, le mode de résolution des conflits : en s'appuyant essentiellement sur des sources de la pratique canoniale et des sources judiciaires, l'auteur donne un éclairage nouveau sur ces aspects essentiels de la vie de l'Église, et dresse le tableau d'un chaos organisé qui a sans aucun doute eu sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Réforme protestante.
-
Rebattons les cartes. Le Sahara est au Nord. Son rivage, le Sahel, coupe l'Afrique en deux, de l'Atlantique à la mer Rouge. En son centre, le lac Tchad est le lieu de rencontre de migrants, transhumants, marchands et pèlerins venus des quatre coins du continent. Cette région, plus connue aujourd'hui pour les exactions de Boko Haram, fut à l'époque moderne un carrefour majeur dans les échanges économiques, humains et culturels du Sahel et du Sahara, jusqu'à la Méditerranée. C'est là que, à la croisée du Niger, du Nigeria, du Tchad et du Cameroun actuels, la dynastie des Sefuwa pose les bases d'un État islamique puissant : le sultanat du Borno. Parcourant et organisant leur territoire, entreprenant au péril de leur vie le pèlerinage à La Mecque, les sultans du Borno s'affirment aux xvie et xviie siècles comme des interlocuteurs essentiels dans le monde musulman. Un imam de la cour, Amad b. Fur, nous a livré un témoignage exceptionnel de ce chapitre de l'histoire de l'Afrique, à travers le récit des quinze premières années du règne du sultan Idrs b. Al (1564-1596), plus connu sous le nom d'Idrs Alawma. Loin des idées reçues, son témoignage donne un éclairage saisissant sur le fonctionnement d'un état sahélien à l'époque moderne et sur ses relations avec le monde qui l'entoure. C'est en embrassant son regard et en prenant en compte les dynamiques environnementales, sociales et politiques que cet ouvrage cherche à redonner au sultanat du Borno sa place dans le monde, du lac Tchad à La Mecque.