Un guichet, ce n'est rien, juste un petit grillage... Pourtant, ce petit grillage est souvent un mur, une frontière infranchissable entre deux mondes qu'il sépare avec brutalité. D'un côté l'Administration, de l'autre le public, la foule de ceux qui sont obligés d'avoir recours à elle. Et c'est là, devant le guichet, que sous une apparente grisaille se révèlent des aventures étonnantes, que sous la banalité de visages quotidiens apparaissent des personnages inattendus et hauts en couleur. Ce document passionnant et humain en porte le témoignage. Le Guichet, c'est le roman vécu, heure par heure, goutte à goutte, par une préposée d'un B.A.S. - sigle kafkaïen qui signifie : Bureau d'Aide Sociale - dans un arrondissement parisien. Le B.A.S., c'est le dernier recours avant l'abîme... Alors, devant Anne-Marie Vry, devant le guichet, défilent toutes sortes d'épaves, victimes de la maladie physique ou mentale, de la vie, de l'époque : jeunes et vieux, hommes et femmes, solitaires, déclassés, malades, clochards et inadaptés, rebelles sans cause ni victoire. Ces déshérités, Anne-Marie Vry nous les montre dans la vérité de leur destin, à travers des anecdotes d'une authenticité évidente, et sans oublier l'autre côté du guichet : les employés prisonniers de leurs cases administratives. Ainsi, de ce livre foisonnant et parfois terrible, se dégage une sorte de dérision, et même d'humour - puisé peut-être dans le courage de ceux qui, au plus noir de la vie, se veulent encore vivants.
« Plus tard, je veux être un petit enfant... » Lazare, 9 ans, au Mozambique, enrôlé dans des commandos d'enfants dressés pour tuer, par les guérilleros qui ont massacré sa famille. Ils ne jouent pas à la marchande, ils travaillent pour manger. Ils ne jouent pas aux petits soldats de plomb, ils se battent avec un fusil. Ils ne jouent pas aux gendarmes et aux voleurs, ils sont en prison pour longtemps. Ils ne jouent pas aux grands, ils sont enfermés dans les traditions, le pouvoir et l'argent. Petits maquisards cambodgiens, tueurs sans cause des gangs d'adolescents noirs américains ou fils de milliardaires surprotégés et coupés du monde, ils sont des millions à être abandonnés, vendus, exploités, transformés en esclaves ou en chair à canon. Ce sont les enfants interdits d'enfance. De Rio à Manille, de Bogota à Belfast, pendant trois ans, Gilles de Maistre, auteur de « J'ai douze ans et je fais la guerre », les a rencontrés et écoutés. À travers l'histoire de Balram, le petit Népalais qui fait les poubelles pour se nourrir, des enfants du président de la République colombienne qui sont parmi les enfants les plus menacés du monde, de Tutu qui, à 12 ans, a déjà assassiné cinq personnes, et d'autres destins bouleversants et inoubliables, il nous raconte une terrible descente aux enfers.
Au départ, il y a une conversation de Gérard Guégan avec Michel Lancelot, des souvenirs que l'on égrène et l'esquisse d'un projet sur les choses qui disparaissent. L'idée lui venant de se substituer au sociologue qui, un jour futur, n'en doutons pas, rendra compte de la réalité de notre époque, Gérard Guégan a décidé de parler de la France au quotidien, au pied de la lettre, en s'effaçant le plus possible derrière ce que l'on a pris l'habitude d'appeler, un peu à la légère, fait divers. Il a fait retour sur ces quinze premiers jours de février d'une année où il fit si froid, et il a ausculté le pays à travers sa presse, ses livres, ses films, bref, ce qui constituera ses archives, sa mémoire. Et puis il a vérifié sur place. Car Gérard Guégan ne s'est pas contenté de rapporter ces faits divers, il s'est attaché à suivre les protagonistes des drames : un petit casseur, une infirmière socialiste, un flic homosexuel, un lycéen antisémite, un projectionniste victime de sa petite annonce, un journaliste communiste, une postière fatiguée, à bout de souffle... En somme des milliers de gestes identiques, mécaniques, comme se lever le matin ou courir pour ne pas rater son train, comme si chacun passait sa vie à supprimer ses jours. Voilà donc quinze faits divers, quinze faits d'hiver, d'un hiver qui durait et faisait dire à l'un de ces personnages, nullement imaginaires : l'avenir est en retard.
Savez-vous que, depuis ces dix dernières années, les femmes ont acquis plus de droits que pendant des siècles auparavant... Et pourtant la plupart d'entre elles l'ignorent parce qu'elles sont peu ou mal informées. Le droit, matière obscure et rébarbative, a la solide réputation d'être réservé aux spécialistes et inaccessible aux autres. Deux avocates ont voulu relever le défi : rendre le droit simple et compréhensible pour toutes, apprendre à leurs soeurs que si l'égalité des droits entre l'homme et la femme n'est pas acquise, le législateur leur a donné des armes pour mieux se défendre et améliorer leur sort. Tous les problèmes qui leur tiennent à coeur sont ici traités : Mais aussi :
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Laurent Fauvel adore observer ses contemporains. Il a jeté sur eux un oeil amusé, volontiers complice, gentiment critique. Car on ne griffe bien que ceux que l'on comprend, et on ne comprend bien que ceux que l'on aime. Il en a tiré une galerie de portraits - de caractères serait plus exact.
Chacun s'amusera à y retrouver ses amis, ses collègues... ou lui-même. Vous saurez aussi ce que conseiller à votre copain, acheter à votre mari ou offrir à votre père.
L'élégance, c'est savoir faire face à toutes les situations, même les plus complexes. Et certaines se révèlent autrement délicates qu'elles le semblent au premier coup d'oeil : acheter, porter et entretenir un vêtement, composer sa garde-robe ou boucler une valise, sans mourir.
Voici, un guide critique, et souvent féroce, des boutiques des principales villes de France, Belgique et Suisse. Des découvertes, des confirmations, certes, mais aussi de grands coups de griffes à des réputations injustifiées, ou simplement dépassées. Vous saurez où aller pour être élégant, ce qu'il faut acheter, mais aussi ce qu'il faut fuir.
Les ravages de l'épidémie du sida parmi les toxicomanes, le florissant marché noir des stupéfiants et la corruption engendrée par l'argent de ces trafics signent l'échec des pays occidentaux en matière de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Dès lors, la politique de prohibition appliquée en France doit-elle être maintenue ? Ne convient-il pas de la remplacer par un contrôle des substances interdites en circulation ? N'est-il pas urgent de différencier enfin le cannabis de l'héroïne, plutôt que de céder aveuglément aux thèses hygiénistes et répressives colportées par le puritanisme Le débat entre les partisans de la légalisation et ses détracteurs est très animé. Pourtant, force est de constater que l'interdit moralisateur n'a jusqu'à présent en rien fait reculer la toxicomanie. Il a simplement permis au trafic des drogues illégales de devenir le commerce le plus lucratif de la planète !
« À vingt ans, j'ai cru connaître le plus grand amour de ma vie. Martin était beau, spirituel, prévenant. Il avait pour moi les attentions d'un homme très amoureux. J'ai attendu un an avant d'entendre de sa bouche l'évidence dont je n'avais rien voulu savoir : Martin était homosexuel. » Quand Virginie a découvert l'homosexualité de Martin, elle a souhaité, par amour, le suivre dans cet univers interdit aux femmes. Par amour, il l'y a entraînée. Il lui a tout montré : les fêtes entre garçons, leurs voyages, leurs audaces, leurs chagrins. Accueillie avec tendresse, affection, elle a pourtant compris qu'elle resterait à tout jamais l'intruse, l'étrangère. Que cet amour particulier ne pourrait pas durer.
Homosexuels, toxicomanes, habitants des DOM-TOM, immigrés, prostitué(e) s, détenus... Depuis toujours, la société française se désintéresse de ces minorités, oscillant à leur égard entre ignorance et répression. Or, voici qu'un nouveau virus, en posant un problème de santé publique, contraint à regarder dans le détail les modes de vie de ces « marginaux », à nommer des faits contraires aux traditions culturelles. Les divers pouvoirs ont réagi, avec retard, à cette nécessité. Médecins, fonctionnaires, responsables politiques, médiatiques ou religieux, se sont révélés aussi désemparés et malhabiles que les familles. Dans le même temps, les malades du sida, qui est d'abord apparu comme une maladie des élites intellectuelles, se sont révoltés contre ces carences. Refusant de s'en tenir à l'attitude traditionnelle d'« obligés », ils ont revendiqué leurs droits d'usagers d'un système de soins.
Jean de Savigny, secrétaire général de l'Assistance publique, et ancien directeur de l'Agence française de lutte contre le sida, a subi - au premier rang - ce choc culturel et, d'abord, la remise en cause de la toute-puissance de la science. Sans craindre de prendre le contre-pied des modes et des fantasmes collectifs, et alors que, dans nos sociétés développées, le sida est sinon vaincu, du moins contenu, il nous indique le prix que nous devrons payer pour vivre avec lui : celui de la lucidité sur nous-mêmes et notre société. Car le sida est, aussi, devenu une maladie de l'imaginaire.
Ambassadeur de France, diplomate à la carrière atypique, collaborateur du général de Gaulle à qui il garde sa fidélité, Gilbert Perol se livre ici à une méditation sur la grandeur de la France. S'il combat l'idée d'une France moyenne, c'est qu'il voit dans le destin français un appel toujours renouvelé à se surpasser, et qu'il pense que les Français de cette fin du XXe siècle ont soif de cette grandeur dont on ne leur parle plus. Son expérience de la politique étrangère et des rouages de l'État - il fut secrétaire général du Quai d'Orsay pendant la cohabitation Mitterrand-Chirac -, sa pratique des grandes questions économiques - il fut directeur général d'Air France pendant huit ans - le conduisent à un jugement sévère sur ceux, politiques, hommes d'affaires, intellectuels, qui se résignent par fatalisme ou par intérêt à une France rentrée dans le rang, partie indistincte d'un ensemble dominé par les États-Unis. À partir de trois exemples - la guerre du Golfe, la construction européenne, le fonctionnement de la démocratie -, Gilbert Perol montre qu'une politique de la grandeur aurait pu, et peut encore, permettre à la France de mieux répondre à l'attente du monde, au service d'une certaine idée de l'homme et de la fraternité.
Comment tirer son épingle du jeu dans la jungle de l'entreprise ? Comment comprendre ses chefs pour mieux les conquérir ? Marie Muzard l'affirme, c'est du côté de nos cousins, les singes, que se trouve la réponse. Passionnée de primatologie, spécialiste en communication chez Francom, elle a observé l'entreprise comme si elle avait étudié une tribu de singes, Résultat ? Qu'ils soient chimpanzés, gorilles, babouins ou macaques, les chefs-singes et les patrons ont en commun des conduites pour affirmer leur statut et des stratégies pour conserver le pouvoir, tandis que les subordonnés, singes ou hommes, adoptent des comportements similaires face à leur chef. En rapprochant les singes des hommes à travers des exemples connus, de Francis Bouygues à Bernard Tapie, d'Annette Roux à Antoine Riboud, Marie Muzard ne se contente pas d'analyser les mécanismes du pouvoir, elle révèle aussi les bonnes et les mauvaises tactiques pour vivre l'entreprise au quotidien, se faire des alliés, évincer un rival et progresser rapidement. Drôle, lucide, percutant, Ces grands singes qui nous dirigent tend à ce catalyseur de nos ambitions et de nos désirs qu'est l'entreprise, le plus révélateur des miroirs.
Ces rencontres ont permis à des professionnels, des responsables culturels au sein des collectivités territoriales et à des élus, locaux notamment, d'échanger des expériences et de proposer des réponses aux questions soulevées par la politique culturelle menée au cours de ces douze dernières années. Avec le texte du programme culturel du RPR.
Grâce aux progrès de la médecine, on vit mieux et plus longtemps dans les pays industrialisés, mais on y meurt plus mal. Aujourd'hui, deux personnes sur trois finissent leurs jours à l'hôpital loin de leur entourage, et nul n'ose remettre en cause les pratiques qui maintiennent artificiellement en vie des malades en l'absence de tout espoir de guérison. Le Pr Jean-Pierre Soulier, ancien professeur à la faculté de médecine de Necker et directeur du Centre national de transfusion sanguine jusqu'en 1984, demeure par ses travaux et ses engagements l'une des plus grandes autorités médicales en France. Membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, il s'interroge dans ce livre sur ce qu'est et ce que devrait être la médecine de fin de vie. Quels sont les problèmes éthiques et juridiques posés par les malades atteints de lésions irréversibles ? À qui appartient-il d'apprécier, face aux souffrances physiques et morales, la « qualité de la vie » ? Comment réagir à une demande d'aide à mourir ? Quelle est la valeur légale d'une "déclaration de volonté" ? Dans quelle mesure la législation française devrait-elle être modifiée ? En abordant avec tact et franchise ces questions essentielles, le Pr Soulier nous rappelle que « chaque individu, responsable de sa vie, devrait pouvoir l'être de sa fin », et nous invite à repenser la mort plus sereinement, dans le respect de la personne humaine.
Une plage bretonne, des marais salants, la côte sauvage... Et une femme qui les retrouve. Elle s'appelle Marianne, elle a trente ans. Cette plage, c'est celle des vacances d'autrefois ; ce pays, c'est Trédic, le pays de l'enfance avec ses pêches fabuleuses, ses courses à travers champs et rochers ; c'est le pays des étés et des jeux oubliés. Si Marianne est revenue, c'est pour tenter d'échapper à des souvenirs bien plus proches et bien plus obsédants. Pendant quatre ans elle a aimé Marc, mais Marc était marié. Amour fou, amour désespéré, amour humilié, amour qui n'existe peut-être plus que dans la mémoire d'un corps de femme ? Solitude de Marianne qui cherche dans l'aridité de ce pays brûlé de sel le seul espace qui convienne à une vie détruite, solitude d'une femme qui revit, dans « Fil grisaille d'un jour de brume », les étapes de son désamour. Mais il y a Trédic, il y a la plage. Au milieu du chagrin, s'insinue peu à peu l'écho d'un temps où Marc n'existait pas. Jeu des souvenirs involontaires, glissement d'un passé à l'autre... Où conduit le chemin des marais rougi de salicornes ? Vers le désespoir ou vers la lente reconstitution d'une femme qui va peut-être trouver sa vérité ? Ou y a-t-il de plus vrai, de plus important ? L'amour de Marianne pour Marc, ou les liens qui l'unissent à Trédic ? À la violence d'un érotisme imposé par un homme s'oppose la prise de conscience d'une sensualité de femme, en accord avec le monde dont elle redécouvre l'harmonie profonde. Un beau livre, intense et émouvant, qui révèle une vraie romancière.
Sexe faible, les femmes ? Allons donc ! En vérité, la loi est avec elles et celles qui savent en profiter s'assurent un bel avenir... Une journaliste, Marie-Laure Winkler, et une avocate, Françoise de Laparre, ont déniché ce qui favorise légalement les femmes en tous domaines : amour, mariage, santé, travail, consommation... Une redoutable mine de renseignements - 300 textes de loi - que les hommes feraient bien de consulter pour savoir ce qui les attend.
« Ondine, dépêche-toi de marcher », lui répétait sa mère. Elle aura mis douze ans, douze années de lutte et d'espoir, pour acquérir peu à peu ces gestes si simples que certains médecins lui refusaient. Née avec un handicap moteur, Ondine était vouée aux appareillages barbares, aux écoles spécialisées, à une vie à jamais différente. Immédiatement, jour après jour, elle a su se battre pour vivre debout, comme les autres. Un long combat mené avec sa mère dans une communion totale et unique qui les sauvera de la peur, du découragement, de la dureté des a priori, et leur fera découvrir la richesse de la solidarité à travers des êtres merveilleux comme Guy, le kinésithérapeute d'Ondine. Avec un amour infini, une sincérité totale et une joie de vivre à toute épreuve, Marie-Laure Rozan raconte ce chemin difficile vers l'espoir, vers la seconde naissance de sa fille. Un récit bouleversant et tonique, où tous ceux qui ont connu la douleur morale et physique sauront se reconnaître et puiser des forces nouvelles.
Pour les Socialistes, un siècle après Marx et Proudhon, la propriété, c'est toujours le vol. Cette idée archaïque porte en germe tous les totalitarismes.
Pour le Club de l'Horloge, la propriété est une institution forgée par notre histoire, qui puise sa force dans des comportements profondément enracinés dans la nature humaine. Elle constitue un gage d'efficacité économique. C'est une école de responsabilité, ouverte à tous. Sa diffusion la plus large, répond aux aspirations des Français. Elle est la meilleure arme contre les privilèges, qu'engendrent inévitablement, les solutions collectivistes et bureaucratiques.
Dans « Vive la Propriété ! » le Club de l'Horloge défend la conception d'un citoyen propriétaire de lui-même, libre de diriger sa vie, responsable de ses actes, seul décideur de l'usage de ses droits, que l'État a pour mission de sauvegarder, et non pas de restreindre.
Après « Les racines du futur », « La politique du vivant », « Le défi démographique », « Le péril bureaucratique », « Le grand tabou », « Un nouveau printemps pour l'Éducation », « Échecs et injustices du socialisme », « Le socialisme contre le Tiers Monde », « L'École en accusation », « Socialisme et fascisme : une même famille ? », le Club de l'Horloge s'affirme, une fois encore, comme la principale force de renouvellement intellectuel de l'opposition.
Nos femmes politiques sont formidables ! Ministres, il leur arrive d'habiter une chambre de bonne. Conseillères générales, elles réussissent à élever des quintuplés. Députés, elles partagent les douches de l'Assemblée nationale avec leurs collègues masculins. Conseillères à l'Élysée, elles commandent aux ministres qui leur obéissent au doigt et à l'oeil... Hier, c'était encore « le fait du prince » qui propulsait certaines d'entre elles au coeur du pouvoir. Aujourd'hui, elles ont appris à jouer des coudes, à faire entendre leurs voix et leurs différences. Et elles ont bien du mérite, Michèle, Simone, Élizabeth, Édith et les autres ! Car nos hommes politiques ne leur font pas de cadeaux. Et quand elles parviennent à se frayer un chemin dans la jungle de l'État, ce n'est pas à coups de sac à main, mais à force de courage et de volonté. Ces femmes, maires, conseillères générales ou régionales, députés, ministres (plus de soixante-dix au total, de droite comme de gauche), ont raconté à Catherine Mangin et Élizabeth Martichoux leur itinéraire, leurs succès ou leurs déceptions, leur vie quotidienne de « mordues » de la politique. Un récit qui fourmille d'anecdotes, d'histoires étonnantes, de révélations insolites.
Des locaux décents, l'aménagement du temps de travail, le retour à la pédagogie des lycées pilotes, une responsabilisation des élèves et du corps enseignant, une solidarité à toute épreuve... autant de sujets épineux, autant de luttes à mener pour une meilleure école, gage de l'avenir de nos enfants. Ce sont ces combats, tels qu'ils se présentent sur le terrain, loin des technocrates et des ministères, qu'évoque Yvette Cluzel. Proviseur du lycée Janson-de-Sailly depuis 1988 après une longue expérience en province, elle s'entretient avec une mère de famille, Anne-Marie Hubin, qui lui pose toutes les questions préoccupant les parents. Elle y répond avec franchise, pertinence, et ses propos permettent de dresser un « état des lieux » du lycée, vu de l'intérieur. Ils permettent aussi de comprendre le rôle d'un chef d'établissement et les réalités auxquelles il est confronté. Parce qu'elle préfère l'optimisme de la volonté au pessimisme ambiant, Yvette Cluzel va à l'encontre des idées reçues et défend avec passion les valeurs fondamentales de l'école de la République. Par son témoignage, elle apporte des réponses lucides à une question fondamentale : que sera l'école de demain ?
À vingt-cinq kilomètres de Paris, dans une cité de Grigny, coincée entre l'autoroute du Sud et la prison de Fleury-Mérogis, ni plus dure, ni plus sage que les autres : la Grande Borne. Un endroit où l'on ne vit pas par choix. Une zone abandonnée par les services publics et ignorée des ministères. Parce qu'elle fait peur. C'est là que Caroline Mangez, journaliste à Paris Match, a occupé pendant deux mois et demi un des trois cent cinquante-huit HLM qui ne trouvent pas preneur. De Djamel qui « taxe » les infirmes parce que les « handicapés ça gagne ! » à Nathalie chez qui la police refuse de venir alors qu'elle est en train de se faire cambrioler ; de la boulangère qui fuit ce que les habitants appellent eux-mêmes le « triangle des Bermudes » aux représailles quotidiennes subies par les pompiers, les policiers et les assistantes sociales, l'auteur décrit comme on n'avait jamais osé le faire une réalité politiquement incorrecte.
« Affecté dans une école élémentaire, je fais désormais partie du "Mammouth", nom allègrement donné à l'Éducation nationale par le ministre. Ce que je découvre me surprend. Ainsi, lors d'un jour de grève, un écolier me lance d'un ton de reproche : - Maître, ce n'est pas bien, vous ne faites jamais grève. À une autre occasion, me voilà en train de faire chanter à ma classe La Marseillaise. Une élève me raconte tout à coup comment elle a été interpellée chez elle : - Pourquoi tu chantes ça, c'est pas notre race ! Cette extraordinaire expérience, celle de ma première année, m'a obligé à me poser toutes sortes de questions. Sur ce qu'est l'école. Sur les sorties et les voyages. Sur les parents. Sur les syndicats. Sur l'intégration des élèves d'origine étrangère. Sur la République. Sur la France. À ces interrogations, les ministres sont invités à répondre. Et vous aussi. »
Protégé par une convention internationale, choyé par ses parents, courtisé par les publicitaires et les marchands, l'enfant est devenu, dans la société d'aujourd'hui, un véritable enjeu. Pourtant, il n'est pas à l'abri de la souffrance. Victime des mutations familiales, économiques et sociales, il n'est pas toujours à l'aise dans une société qui, pour répondre à ses besoins, a mis en place une politique davantage centrée sur une logique administrative ou institutionnelle que sur la prise en compte des évolutions sociologiques. Or, scientifiques et professionnels de terrain (pédiatres, psychologues, psychanalystes) ont démontré que l'avenir de chacun d'entre nous se jouait dès l'enfance. Parmi eux, Marie-Thérèse Hermange - député européen, adjointe au maire de Paris, chargée de l'Assistance publique, des affaires sociales et de la famille - invite à penser et à établir une nouvelle politique de l'enfance et de la famille pour, à l'aube du XXIe siècle, reconstruire le lien social. Cette politique s'ordonne autour de trois axes : l'amélioration de l'accueil de l'enfant, une véritable pédagogie de la parentalité et une culture de la prévenance. Ce livre d'une militante pour qui la révolution féministe passe aussi par la liberté de concilier son désir d'enfant et son choix de travailler, témoigne d'une volonté de placer l'enfant au coeur des débats actuels. Il s'inscrit comme un appel qui devrait inciter hommes et femmes politiques, professionnels et parents, à préparer l'avenir dès maintenant.