Salade de papaye ou pizza ? Les Laotiens peuvent désormais choisir parmi une offre variée de mets « traditionnels » ou internationaux, à condition toutefois d'habiter en ville et de disposer de revenus suffisants. Ils entrent de plain-pied dans une société de consommation globalisée. En plein essor économique, le Laos vit une période charnière, en ce début du XXIe siècle. Les évolutions des modes de vie, de l'agriculture, du commerce et de la distribution, ou encore des médias et des réseaux sociaux, entraînent des changements alimentaires, tant sur le plan des pratiques que sur celui des représentations.
L'analyse des modalités, des causes et des conséquences de ces transformations met en lumière l'importance de facteurs économiques, sociaux et culturels. Elle fait ressortir les spécificités du Laos, mais aussi ses points communs avec les autres pays qui connaissent ces mutations alimentaires.
Pour cela, l'auteure mobilise la notion de « transition alimentaire », comme cadre conceptuel pour analyser les changements alimentaires de la population laotienne, mais s'en affranchit aussi pour effectuer une observation plus fine de l'alimentation dans toutes ses dimensions, à l'échelle des familles comme des individus. Elle aborde les questions de la diversification alimentaire, de l'occidentalisation de l'alimentation, du lien entre le local et le global, de la résilience et de l'adaptation.
L'ouvrage s'intéresse à tous les maillons de la chaîne alimentaire, de la production agricole à la consommation, en passant par le commerce et la restauration hors foyer. Il explore les représentations de l'alimentation dans l'éducation, dans le système de santé, dans les projets de développement. Par une approche d'ensemble des évolutions de la vie quotidienne en milieu urbain, il appréhende les changements alimentaires dans leur interaction avec les autres mutations de la société.
L'allongement de la durée de vie et le vieillissement de la population peuvent être considérés comme un « moteur » essentiel des changements en cours dans les pays méditerranéens. Les enjeux sociétaux du « problème du vieillissement » concernent à la fois l'équilibre des générations en présence et de leurs relations mutuelles, le rôle et le statut d'entraide des hommes et des femmes au sein de la parenté, ainsi que la répartition des engagements entre solidarités privées et politiques publiques, dans un contexte historique contemporain dominé par la référence quasi permanente à la situation de crise socio-économique des États-nations.
Face au vieillissement accéléré que connaissent les sociétés méditerranéennes, cet ouvrage permet de comprendre comment la transformation des modes de vie correspond aux politiques des âges de la vie mises en place par les différents pays, mais aussi aux traits culturels communs à ces derniers. Les analyses proposées invitent à penser le vieillissement à la fois comme une réalité statistique en construction, irréductible à la somme des monographies nationales, mais aussi comme un processus social qui interroge la place de chaque individu dans la société.
En quatre décennies, les jeux vidéo sont devenus une des premières industries culturelles mondiales. La révolution numérique et la connexion des jeux ont accéléré leur diffusion et leur impact culturel. Véritables mondes virtuels, ces jeux sont habités par des avatars mus par des joueurs intensifs. Cette dynamique d'intégration croissante et forte du numérique au coeur du social interroge nos humanités en devenir. On assiste, selon certains, a` la montée en puissance « d'accros de masse » aux nouvelles technologies, voire à ces mondes d'un nouveau continent, le continent virtuel. Cette dépendance est celle aux GSM, toujours a` proximité de nous et sans lesquels nous ne pouvons plus vivre, ou à travers le nombre d'heures incommensurable passées à jouer en ligne.
Alors que signifie cette pratique intensive ou excessive du digital en ce compris des jeux vidéo ? Est-ce une mutation d'une humanité connectée et réticulaire ? Est-ce un nouvel opium de peuple qui permettrait de vivre dans monde injuste et atone ? Ce livre tente de donner des réponses à ces questions en analysant l'émergence des pratiques numériques et celle des imaginaires sous-jacents.
On le sait, nombreux sont les petits entrepreneurs chinois qui se sont installés en Afrique. Ce qui est moins connu, c'est qu'un grand nombre d'opérateurs économiques africains ont choisi la Chine pour y chercher des occasions d'affaires. Ce livre se penche sur cette rencontre et ses impacts sur les sociétés africaines et chinoises.
Ce livre aborde un problème clé : la complexité et la difficulté à vivre le métissage culturel qui caractérise l'histoire et le présent des Antilles françaises et de La Réunion. Ce métissage culturel est issu d'une double souffrance : celle de l'histoire vécue dans les îles par les descendants d'esclaves, puis celle du choc culturel issu de la transplantation en France métropolitaine. Une partie de l'ouvrage en démonte les mécanismes théoriques et pratiques.
Ce qui rend cette réflexion passionnante, c'est qu'elle réunit de façon à la fois audacieuse et pertinente une question analysée de façon rigoureuse tout en étant aussi vécue aux deux bouts de la chaîne, à la fois d'outre-mer et en France. Le travail démontre, en permanence, le lien nécessaire entre l'analyse théorique et les réalités sociales et culturelles, puisque la dernière partie est consacrée à plusieurs études de cas, à travers les itinéraires et les déboires de groupes immigrés en France continentale.
C'est un grand livre, émouvant et juste, qui sait faire, de façon contrôlée et réfléchie, mais en témoignant aussi d'une délicate sensibilité, le lien entre le vécu et les sciences sociales.
Dans un monde de crises identitaires, de conflits interethniques et interreligieux, la question du vivre-ensemble se pose avec insistance et se mesure au nombre croissant de victimes et de réfugiés. Comment alors relativiser les frontières et dépasser les peurs ? Comment donner une place de choix à la quête de justice et de paix ? Quelles réponses proposer aujourd'hui ? Philosophes et théologiens, biblistes et autres chercheurs indiquent dans cet ouvrage des pistes de réflexion, après les avoir confrontées lors d'un colloque international qui s'est tenu à Abidjan, du 17 au 19 mars 2015, à l'occasion du quinzième anniversaire de la création de l'Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) et de l'Unité Universitaire d'Abidjan.
Les difficultés pour accueillir les migrants occultent souvent des injustices internationales et des égoïsmes, mais aussi la corruption et une mauvaise gestion des ressources. Les défis que connaissent les sociétés africaines en émergence sont aussi abordées dans un grand nombre de textes. La « fraternité en Christ », souvent évoquée par les auteurs, renvoie au désir de nos contemporains d'inventer un avenir commun et de créer les conditions pour instaurer une fraternité ouverte aux étrangers.
Perçue comme un lieu de savoir, l'université apparaît comme un espace privilégié pour apprendre à dialoguer et à construire, avec d'autres, un monde plus humain. Sans nier les différences culturelles et religieuses, ni les diverses manifestations de la violence, les auteurs invitent à une réflexion approfondie pour construire avec d'autres l'avenir de l'humanité.
Paulin Poucouta est docteur en théologie biblique et en histoire des religions. Il est professeur d'Écriture Sainte et de lectures africaines de la Bible à l'Institut catholique de Yaoundé (Cameroun). Membre de l'Association des théologiens africains (ATA) et du Centre d'études africaines de recherches interculturelles (CEAF&RI), il a notamment publié Quand la parole de Dieu visite l'Afrique et God's word in Africa (2015).
Gaston Ogui Cossi est docteur en théologie systématique et détenteur d'un master en gestion des conflits et paix. Enseignant-chercheur et responsable du Département de théologie systématique à l'UCAO/UUA, il est auteur de Cohabitation interculturelle au Bénin (2014). La christologie, l'anthropologie théologique et l'interculturalité sont ses domaines de recherches.
Pierre Diarra est docteur en théologie et en histoire des religions et anthropologie religieuse. Responsable en France de l'UPM, l'une des OEuvres Pontificales Missionnaires, il enseigne à l'Institut catholique de Paris (ISTR) et à la Sorbonne Nouvelle. Membre de l'ATA, du Centre de recherches APPLA&CO et de l'Association francophone oecuménique de missiologie, il a notamment publié Cent ans de catholicisme au Mali (2009).
Cet ouvrage se concentre sur une période charnière de l'histoire urbaine de Beyrouth, le mandat français au Liban. Il met en lumière la question du transfert des savoirs et des savoir-faire en urbanisme dans la première moitié du XXe siècle. S'inscrivant dans la continuité des Ottomans, qui avaient déjà eu pour dessein de moderniser la ville, le mandat français prit un processus de modernisation en cours et avança de grands projets pour Beyrouth, siège du haut-commissariat et vitrine de la présence française. L'accent est porté sur les outils mis en place et les réformes structurelles engagées durant le mandat, qui donnèrent à la ville de Beyrouth les moyens de sa transformation. Ce dispositif comprend à la fois la réglementation et l'émergence de nouveaux acteurs urbains et institutionnels.
Avec le mandat français au Levant, l'urbanisme de plan s'installe comme mode d'appréhension de la ville. Cet ouvrage met en évidence comment l'urbanisme français de l'entre-deux-guerres s'est exporté vers Beyrouth, comment de nouveaux canons d'esthétique urbaine s'y sont imposés. Les projets d'aménagement de Beyrouth conçus par le cabinet Danger puis par l'architecte Michel Écochard sont représentatifs de deux grands courants de l'urbanisme qui ont marqué les villes durant cette période. Le premier mit en oeuvre un urbanisme fondé sur l'art urbain et une pensée hygiéniste, tandis que le second introduisit, de façon avant-gardiste, les grands principes de l'urbanisme du mouvement moderne. L'analyse de ces deux plans d'aménagement de Beyrouth permet de dégager l'outillage conceptuel véhiculé, les interactions avec le terrain et les dynamiques engendrées.
Le pouvoir mandataire manqua certes de moyens et de détermination pour envisager une politique urbaine ambitieuse à l'échelle de la ville. Pourtant, en deux décennies de mandat, le mode de production de l'espace urbain fut bouleversé. Les bases étaient jetées pour que Beyrouth devienne quelques années plus tard une capitale qui se vante de son architecture internationale, mais dans laquelle des modes séculaires d'appréhension de l'espace urbain ont survécu aux turbulences du siècle.
L'insertion dans la société de l'information doit-elle se réaliser sans évaluer les risques créés par les équipements déversés dans les pays africains ? Quels mécanismes et stratégies ces pays, consommateurs de produits informatiques et électroniques souvent en fin de cycle, doivent-ils mettre en place pour concilier un engagement résolu dans l'économie de l'information et le respect de l'environnement ? Quelles sont les capacités spécifiques nécessaires pour faire face à ce dilemme ? Autant de questions qui interpellent chercheurs, décideurs et acteurs du développement.
À partir d'un état des lieux, réalisé dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Mali et Sénégal), cet ouvrage montre que les problématiques des déchets électroniques sont encore trop souvent sous-estimées par la recherche comme pour les politiques publiques. Rares sont les études et les enquêtes sur ces questions qui permettraient pourtant de prendre les décisions adéquates en vue d'une meilleure gestion et d'une valorisation des déchets.
Dans une perspective croisée intégrant l'analyse du contexte institutionnel et juridico-légal, la situation économique et environnementale au Bénin, au Mali et au Sénégal, la recherche pionnière dont est issue cette publication permet une réflexion sur les pratiques actuelles, pour relever les opportunités et les défis que représentent la gestion et une valorisation réelle des déchets électroniques et informatiques. Il offre ainsi une base objective pour l'élaboration de stratégies, de politiques et de programmes visant à assurer un développement durable préservant la santé et l'environnement.
Cheikh Diop, professeur, chimiste/environnementaliste, enseignant-chercheur, Institut des sciences de l'environnement (ISE), Faculté des sciences et techniques, Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal, coordonateur régional du projet « E-déchets ».
Ramata Molo Thioune, chercheur, économiste/environnementaliste, administratrice de programmes principale, Centre de recherches pour le développement international du Canada, Bureau pour l'Afrique subsaharienne.