En quatre décennies, les jeux vidéo sont devenus une des premières industries culturelles mondiales. La révolution numérique et la connexion des jeux ont accéléré leur diffusion et leur impact culturel. Véritables mondes virtuels, ces jeux sont habités par des avatars mus par des joueurs intensifs. Cette dynamique d'intégration croissante et forte du numérique au coeur du social interroge nos humanités en devenir. On assiste, selon certains, a` la montée en puissance « d'accros de masse » aux nouvelles technologies, voire à ces mondes d'un nouveau continent, le continent virtuel. Cette dépendance est celle aux GSM, toujours a` proximité de nous et sans lesquels nous ne pouvons plus vivre, ou à travers le nombre d'heures incommensurable passées à jouer en ligne.
Alors que signifie cette pratique intensive ou excessive du digital en ce compris des jeux vidéo ? Est-ce une mutation d'une humanité connectée et réticulaire ? Est-ce un nouvel opium de peuple qui permettrait de vivre dans monde injuste et atone ? Ce livre tente de donner des réponses à ces questions en analysant l'émergence des pratiques numériques et celle des imaginaires sous-jacents.
Cet ouvrage se concentre sur une période charnière de l'histoire urbaine de Beyrouth, le mandat français au Liban. Il met en lumière la question du transfert des savoirs et des savoir-faire en urbanisme dans la première moitié du XXe siècle. S'inscrivant dans la continuité des Ottomans, qui avaient déjà eu pour dessein de moderniser la ville, le mandat français prit un processus de modernisation en cours et avança de grands projets pour Beyrouth, siège du haut-commissariat et vitrine de la présence française. L'accent est porté sur les outils mis en place et les réformes structurelles engagées durant le mandat, qui donnèrent à la ville de Beyrouth les moyens de sa transformation. Ce dispositif comprend à la fois la réglementation et l'émergence de nouveaux acteurs urbains et institutionnels.
Avec le mandat français au Levant, l'urbanisme de plan s'installe comme mode d'appréhension de la ville. Cet ouvrage met en évidence comment l'urbanisme français de l'entre-deux-guerres s'est exporté vers Beyrouth, comment de nouveaux canons d'esthétique urbaine s'y sont imposés. Les projets d'aménagement de Beyrouth conçus par le cabinet Danger puis par l'architecte Michel Écochard sont représentatifs de deux grands courants de l'urbanisme qui ont marqué les villes durant cette période. Le premier mit en oeuvre un urbanisme fondé sur l'art urbain et une pensée hygiéniste, tandis que le second introduisit, de façon avant-gardiste, les grands principes de l'urbanisme du mouvement moderne. L'analyse de ces deux plans d'aménagement de Beyrouth permet de dégager l'outillage conceptuel véhiculé, les interactions avec le terrain et les dynamiques engendrées.
Le pouvoir mandataire manqua certes de moyens et de détermination pour envisager une politique urbaine ambitieuse à l'échelle de la ville. Pourtant, en deux décennies de mandat, le mode de production de l'espace urbain fut bouleversé. Les bases étaient jetées pour que Beyrouth devienne quelques années plus tard une capitale qui se vante de son architecture internationale, mais dans laquelle des modes séculaires d'appréhension de l'espace urbain ont survécu aux turbulences du siècle.
Le point de départ des révoltes politiques dans le monde arabe a été Sidi Bouzid, qui faisait partie des euphémiques ""zones d'ombre"" de la Tunisie intérieure, régions rurales délaissées par les investissements et caractérisées par un manque chronique de ressources. Ces soulèvements trouvent-ils leur origine dans la rareté des ressources et les disparités territoriales ou les inégalités générées par l'allocation des ressources sont-elles centrales ? La gouvernance des ressources naturelles n'est pas encore analysée de manière systématique au sud de la Méditerranée, alors que l'on voit poindre des inégalités croissantes dans l'utilisation des ressources des secteurs agricoles, hydriques, forestiers ou halieutiques. Peut-on expliquer ces inégalités par la seule libéralisation des deux dernières décennies ou doit-on les imputer aux politiques mises en oeuvre par les Etats de la région, dont les autocraties vacillent ?
Au-delà des conjonctures politiques ou des interprétations de crise des régimes, les auteurs interrogent les mécanismes de mise en oeuvre des politiques de gestion de la nature, à l'aune des effets de pouvoir qu'ils suscitent à différentes échelles et au niveau de différents secteurs, afin d'analyser la construction sociale des inégalités d'accès aux ressources naturelles et aux rentes associées à leur valorisation. Ces politiques revêtent plusieurs formes, des modèles de gestion aux réformes sectorielles et aux approches spatiales ou territorialisées.
Cet inventaire passe par une réflexion sur les principaux schémas de gouvernance des ressources naturelles en évaluant l'alternative de gestion par les communautés, les tendances des politiques agricoles et de l'eau, les outils spatiaux de conservation des espaces littoraux, les statuts conférés aux savoirs locaux, et les indications géographiques. Ces perspectives croisées sur la gouvenrance des ressources révèlent divers mécanismes de gouvernement de la nature qui tendent à créer de l'injustice, révélatrice des changements contemporains dans les manières d'allouer des ressources matérielles et immatérielles liées à l'environnement des sociétés du sud de la Méditerranée.
Cet ouvrage est le fruit de la rencontre de chercheurs de multiple disciplines des sciences sociales et d'horizons différents regroupés dans un réseau nord sud et intitulé Gouvernance et sociétés en Méditerranée (egs-mediterranee.org). Ce réseau est dédié aux problématiques de gouvernance des ressources dans l'espace méditerranéen et s'inspire du champ de la political ecology.